La solution
Le cycle biologique du nématode à kyste Heterodera carotae est caractérisé par quatre phases, commençant par l’éclosion des kystes en présence d’exsudats racinaires émis par la culture de carottes. Les larves se dirigent et pénètrent dans les racines pour se développer et former des kystes qui libèreront des larves juvéniles.
L’utilisation de la carotte résistante permet de bloquer le cycle de développement du nématode Heterodera carotae et d’empêcher le développement des kystes sur la carotte. L’utilisation de cette variété permet donc de réduire la pression de nématodes dans le sol.
Cette variété de couleur blanche au système racinaire peu tubérisé n’est pas destinée à la consommation, mais uniquement au contrôle du nématode Heterodera carotae. Elle s’intègre dans un système de rotation incluant la carotte et d’autres cultures commerciales.
Contexte
Les nématodes restent parmi les principaux ravageurs des cultures fruitières et légumières et causent des dégâts entraînant des impacts économiques importants.
Le nématode à kyste de la carotte, Heterodera carotae, est présent dans les principales zones de production de carottes. En France, les zones sableuses sur les côtes de la mer Manche sont les plus touchées, mais il est aussi présent dans les bassins historiques de production (Loire Atlantique) et en Provence. C’est un des ravageurs les plus préjudiciables de la carotte avec un seuil de nuisibilité de 1 larve par gramme de sol (Bossis et Mugniéry, 1989) et une capacité de prolifération allant jusqu’à 200 œufs contenus dans les kystes et plus de 400 œufs dans les masses d’œufs libres (Aubert, 1986).
Ce nématode est responsable de pertes de rendement importantes liées soit au ralentissement de la production, soit à une réduction de la taille de la racine combinée à une forte production des radicelles latérales, donnant un aspect chevelu assez caractéristique mais dépréciant fortement le produit qui ne peut plus être commercialisé. Dans les zones de production en terrain sablonneux, les pertes liées à Heterodera carotae peuvent avoisiner les 90%.
Jusqu’ici, le contrôle de ce bioagresseur se faisait par l’utilisation de fumigants. Depuis 2018, les deux solutions de protection phytosanitaire largement utilisées pour contrôler le nématode Heterodera carotae ont été interdites en France (l’utilisation du dichloropropène, et les produits à base de métam-sodium).
D’autres moyens de protection sont disponibles, comme par exemple la désinfection des sols par la vapeur ou par solarisation mais peuvent s’avérer difficiles d’emploi.