Niveau de réduction d’utilisation et / ou d’impact potentiel
Les moyens de lutte contre le dépérissement ne sont aujourd’hui que prophylactiques et il y a de grandes chances pour qu’ils le demeurent. En effet, la lutte directe contre le phytoplasme n’est pas possible car les antibiotiques, les molécules actives efficaces contre les bactéries, sont interdites d’utilisation sur les cultures en France. Quant à la lutte chimique directe contre la cicadelle Hyalesthes obsoletus, elle est difficile à envisager. En effet, les larves sont intouchables par un insecticide classique car elles vivent dans le sol. Concernant les adultes, leurs périodes de vol correspondent à la période de floraison des lavandes / lavandins et donc à la présence d’abeilles. La lutte se réalise donc pour l’instant de façon indirecte en utilisant des variétés sélectionnées pour leur tolérance au dépérissement et des plants sains. Ainsi l’utilisation d’argile ne vient pas en remplacement de traitements chimiques mais comme un maillon de la chaine de solutions prophylactiques possibles.
Freins à lever et conditions de réussite
Malgré l’intérêt de la méthode, démontrée dans de nombreux essais, l’efficacité de la pulvérisation d’argile ne garantit pas une protection à 100 % de la culture, ce qui freine les producteurs à franchir le pas. D’autant plus que cela demande une adaptation du matériel de pulvérisation : pompe à membrane plutôt qu’à piston (produit abrasif), nécessité d’un kit de pulvérisation avec 3 buses double-fentes etc.
Aucuns freins liés à la santé, ni pénibilité, ne sont à observer avec l’utilisation de l’argile.
Affiner le protocole d’application et intégrer l’emploi d’argile dans un itinéraire innovant (intégrant notamment les couverts végétaux, variété tolérante et plants sains) permettrait, au travers de nouvelles expérimentations, de démontrer son efficacité et donc son intérêt pour la filière lavandicole.
Surcoût ou gain
Le surcoût est estimé à environ 300 € HT pour 3 kits de pulvérisation et entre 40 et 45 € HT/ha pour le produit (2 applications annuelles). Le surcoût reste donc assez faible.