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Toutes cultures
Adventices Ravageurs
Fiche
91

Outil d’aide à la décision pour optimiser la gestion des adventices et des espèces indésirables en bordure des champs

Pratiques agronomiques
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La solution

La solution consiste à adopter une gestion adaptée de ces bords de champs afin de maintenir ou d’améliorer la biodiversité et limiter les potentiels foyers de bio-agresseurs pour les parcelles adjacentes. On peut, pour cela, jouer sur les pratiques de gestion des bords de champs car ce sont elles qui vont modeler la composition des cortèges floristiques et les services associés.

Pour accompagner les agriculteurs ou les conseillers dans cette démarche de gestion des bords de champs, un outil de diagnostic et de conseil a été développé.

La « Typologie des bords extérieurs de champs © » a été construite dans le cadre du programme Agrifaune. Sous forme d’un carnet de terrain, l’outil permet de diagnostiquer le statut des bordures de champs en s’appuyant sur des critères faciles à renseigner de structures (les types) et de cortèges floristiques simples (les faciès). Il aborde également les avantages et inconvénients (agronomiques, économiques, écologiques…) de chaque type et propose une gestion adaptée. Basé sur des critères simples, ne nécessitant pas de compétences botaniques poussées, l’outil a été imaginé pour être accessible par l’ensemble des acteurs œuvrant en milieu agricole (agriculteurs, conseillers, techniciens, étudiants…).

Le diagnostic se décline en 3 étapes successives : une observation des critères structurels permet une première approche et fournit des conseils de gestion qui sont affinés en deuxième étape avec l’observation des cortèges végétaux. Enfin, des fiches à thème permettent d’aborder des conseils spécifiques liés à la présence d’un troupeau pâturant, d’une haie ou d’éléments d’habitats (bois mort, empierrement…).

L’outil propose également une méthodologie pour une application étendue à une échelle territoriale (passage de la bordure à un groupe de bordures sur une ou plusieurs exploitations).

A ce jour, parmi les 18 types et les 7 faciès décrits, on distingue différentes bordures avec les avantages, inconvénients de chacune dont voici quelques exemples :

Les conseils de gestion fournis permettent d’aborder le déploiement des grandes options telles que privilégier la gestion mécanique et intervenir à la bonne période selon la flore en place, restaurer les communautés végétales avec un semis de mélange de fleurs sauvages… Ces conseils sont des supports de discussion qui peuvent être affinés en connaissance du contexte local (contraintes du terrain, arrêtés réglementaires locaux, présence d’espèces particulières…).

Contexte

Un « bord de champ » ou une « bordure extérieure » est une zone de végétation spontanée, non directement productive et située à l’interface entre une culture et tout autre milieu adjacent (chemin, haie, …).

Souvent perçues comme des réservoirs de maladies et de ravageurs, les bordures de champs peuvent aussi constituer des infrastructures favorables à la biodiversité des zones cultivées lorsqu’elles sont en bon état agro-écologique. Elles sont alors majoritairement constituées d’une flore prairiale peu adaptée pour aller coloniser la parcelle. Elles peuvent jouer plusieurs rôles de refuge pour la faune et de ressource pour les insectes pollinisateurs et auxiliaires.

En revanche, lorsque la bordure de champ est perturbée, les adventices des cultures s’y retrouvent fortement favorisées, maintenant le risque de contamination de proximité immédiate pour les parcelles cultivées. Cela peut conduire à des applications herbicides plus importantes dans la zone qui jouxte le bord de champ. De plus, leur intérêt pour la biodiversité se trouvera d’autant plus réduit que ces bordures présentent une flore moins diversifiée, qui suscite moins d’intérêt et d’attractivité pour les insectes auxiliaires ou pollinisateurs alors qu’elle peut tendre à augmenter la proportion de ravageurs.

Déploiement actuel

L’outil dans sa version pour les plaines céréalières a été tiré en 4000 exemplaires et est diffusé sur l’ensemble du territoire aux partenaires Agrifaune (Chambres d’agriculture, Fédérations de chasseurs,…) et aux agriculteurs. La deuxième version de l’outil sera imprimée en 2021 en 1500 exemplaires pour une première diffusion et sera testée par les utilisateurs.

Le déploiement de l’outil à l’échelle territoriale a été effectué sur différentes communes en région Centre, en Nouvelle Aquitaine et dans le Grand Est avec un accompagnement et une animation des partenaires Agrifaune locaux.

L’outil, qui est en libre accès, a vocation à être utilisé par un large public d’acteurs (y compris en dehors du réseau Agrifaune).

Déploiement envisagé dans le temps

Dans le cadre d’études et de diagnostics de territoire, l’outil de typologie est préconisé et différents partenaires de plusieurs régions prévoient son utilisation prochaine. Les travaux du GTNA pour le développement et le déploiement de cet outil ont été menés en partenariat avec le Pole Bocage de l’OFB et l’AFAC agroforesterie dans la perspective d’une utilisation conjointe de la typologie avec des diagnostics de haies. Enfin des travaux d’adaptation aux bords de parcelles viticoles sont envisagés dans les futurs travaux du GTNA. Un développement informatique de l’outil pour une saisie terrain sur tablette pourrait être envisagé.

Indicateur de déploiement (preuve)
Dans ses travaux d’animation, le GTNA prévoit des enquêtes afin de mesurer le déploiement de l’outil dans l’espace et dans le temps et un retour des utilisateurs.

L’interface informatique pourrait aussi permettre le suivi des utilisations en ligne.

Niveau de réduction d’utilisation et/ou d’impact potentiel

En facilitant les bonnes pratiques d’entretien et de gestion des bordures de champs, l’outil peut contribuer à réduire la présence de foyers d’adventices, maladies, ravageurs sources d’une plus forte utilisation de produits phytosanitaires dans la parcelle adjacente. Une gestion adaptée en termes de pratiques et de périodes d’intervention peut être propice à ce que certains auxiliaires des cultures y trouvent « le gite et le couvert » pour y boucler leur cycle.

Parmi les conseils de gestion, certaines bordures très dégradées et riches en adventices font l’objet d’un semis de mélanges de fleurs sauvages qui permettent de reconstituer une flore de type prairiale. A titre d’exemple, avec ce type de mélange, on peut passer d’un taux de présence d’adventices de 40% à 5% en 2 ans. Les travaux menés par les partenaires Agrifaune dans différentes régions ont permis de tester et de valider 3 mélanges apposés de la marque « Agrifaune ».

 Freins à lever et conditions de réussite

Les bordures extérieures de champs sont souvent peu considérées au regard des surfaces en production et sont parfois mal perçues. Au-delà de l’aspect de diagnostic et de conseils qu’elle propose, la typologie offre un support de dialogue et de sensibilisation à l’intérêt des bords de champs.

L’outil peut devenir un support pour former les gestionnaires et les acteurs du territoire pour renforcer les actions de sensibilisation sur les services et atouts agronomiques d’une bonne gestion, ainsi que les avantages de conservation de la biodiversité.

L’utilisation de cet outil par les agriculteurs en autonomie est possible après une première prise en main avec un conseiller, son utilisation permet alors un suivi de l’évolution dans le temps des bordures. Il peut également permettre de définir des zones à enjeux ou des actions prioritaires à conduire sur les bordures les plus dégradées (approche plus globale sur l’exploitation dans son ensemble ou sur le territoire).

En effet, développer le diagnostic à l’échelle territoriale représente un réel intérêt pour la gestion de la biodiversité et la sauvegarde des trames vertes. L’appropriation collective de l’outil (par un groupe d’agriculteurs accompagnés par un conseiller) se révèle être un facteur de réussite parmi les retours d’expériences recensés par le Groupe Technique National (GTNA) Bords dans champs dans les territoires où la démarche est testée.

Surcoût et gain de la solution

Par une gestion adaptée et améliorée de ces éléments, on maitrise et limite les risques adventices. Le gain financier et de temps est aussi à souligner : en effet, les bordures de champs prairiales, stables ne nécessitent pas un entretien annuel systématique. Le broyage (ou la fauche) peut être conduit tous les deux ans voire pas du tout. On estime entre 10 et 20€ par kilomètre l’économie pour les bordures non broyées (coût de mécanisation et de main d’œuvre) s’il n’y a pas de problématique d’adventices à gérer.

Il y a d’autre part, un gain pour la biodiversité (flore, entomofaune, petite faune de plaine,…) dont la valeur est plus difficile à calibrer. Des pratiques adaptées permettent de favoriser l’entomofaune et les auxiliaires des cultures mais l’impact sur la pression des ravageurs reste encore difficile à évaluer.

 Impact santé / organisation du travail / pénibilité

Cet outil vise à simplifier et optimiser les interventions des exploitants sur les bordures de champs en préconisant des pratiques (interventions mécaniques, rehausser la hauteur de coupe pour limiter l’arasement du sol,…) et des périodes d’entretiens adaptées. Le passage à l’échelle territoriale permet également de proposer une coordination et coopération dans la gestion des bordures de champs avec pour objectifs d’atteindre une logique de gestion territorialisée.

Partenaires Agrifaune au travers du GTNA : mettre à jour et enrichir l’outil, le diffuser auprès de tous les partenaires Agrifaune (version matérialisée et dématérialisée) et accompagner/former les acteurs du développement et les agriculteurs à son usage.

Partenaires Agrifaune locaux (Chambres d’agriculture, FDC, FRC, OFB, FDSEA) : Se saisir de cet outil, le déployer et le diffuser ; accompagner les agriculteurs dans son usage et promouvoir une gestion adaptée des bordures de champs à l’échelle des exploitations agricoles ou des territoires (gestion collectives et coordonnées de ces trames vertes).

Chambres d'Agriculture France / La Coopération Agricole / FNA : Promouvoir cette solution auprès des réseaux respectifs (adhérents/membres) : poursuivre le déploiement et la diffusion de cet outil, déjà engagés dans les territoires par le réseau Agrifaune.

AGPB : Communiquer et valoriser cette solution par tout moyen notamment dans le cadre de conventions.

L’outil terrain est, à l’heure actuelle, adapté au contexte céréalier et sera prochainement disponible en contexte de polyculture élevage (avec présence ou non de haie).  La démarche de diagnostic/conseil pourrait être généralisée à l’ensemble des bordures de champs, quel que soit le contexte agricole. Des pistes d’adaptation aux bords de parcelles conduites en viticulture sont également à l’étude par le Groupe Technique National Agrifaune (GTNA) Bords de champs et le GTNA Viticulture.