Mise en place d’une pédagogie multi-acteurs (communication, outils…) pour mieux informer la filière et au final les
agriculteurs des :
La réduction du risque phytopharmaceutique passe par la réduction des dangers intrinsèques des produits mais également par la réduction des expositions à ces derniers. Les Equipements de Protection Individuelle (EPI) sont le dernier levier de prévention visant la réduction des expositions. Plusieurs textes nationaux et révisions de normes internationales conduisent actuellement à une révolution dans le domaine des EPI agricoles. Face à ces évolutions, et notamment compte tenu des précisions accrues dans les recommandations EPI (quel EPI porter à quel moment ?), un effort particulier de pédagogie multi-acteurs doit être entrepris pour que ces nouvelles règles soient connues et ces nouveaux EPI largement diffusés
et correctement utilisés. Concernant spécifiquement les EPI vestimentaires, les nouveautés normatives ouvrent le champ à de nouveaux EPI innovants, avec un effort particulier porté sur le confort, la réutilisabilité et l’esthétisme, tout en assurant un niveau d’efficacité optimal.
La pédagogie devrait également porter sur la nécessité d’une prévention primaire et une organisation pour optimiser l’efficacité des EPI.
Déploiement actuel
Les campagnes de prévention précédentes ainsi que la mise en œuvre de la formation Certiphyto, focalisées principalement
sur les contacts cutanés en général, les mains en particulier, ainsi que la prise de conscience sociétale globale, ont montré
leurs effets puisque le port des gants en nitrile est passé en quelques années de quelques dizaines de pourcents à 89 % à
ce jour (Agrodistribution / ADquation, n°287 jan 2017). Le défi qui nous attend donc tous aujourd’hui est d’arriver à faire de
même pour les autres EPI, et notamment pour les EPI vestimentaires.
Déploiement futur
Indicateur de déploiement (preuve)
Pourcentages de port d’EPI (par catégorie), en conformité avec les nouvelles préconisations, selon un principe d’études
barométriques (les données et objectifs ci-dessus sont présentés sur la base de données déclaratives actuelles).
Niveau de réduction d’utilisation et / ou d’impact potentiel
Ces équipements, utilisés conformément aux préconisations, engendrent une réduction significative des expositions et donc
des impacts sur la santé. Les EPI doivent être inclus dans une réflexion globale de prévention (retrait ou substitution du
danger, bonne information, organisation du travail, hygiène, usage d’équipements de protection collectifs et individuels).
L’efficacité des EPI telle que décrite par les modèles d’exposition est de l’ordre de 95%. Cette donnée ressort de situations
test quasi expérimentales que l’on ne retrouve pas en situation réelle de travail chez les agriculteurs. Ce chiffre d’efficacité,
par conséquent bien moindre, renvoie à la nécessité d’y associer toujours la prévention primaire.
Freins à lever et conditions de réussite
Pour fonctionner, la pédagogie multi-acteurs doit reposer sur des messages et des outils communs pour que l’agriculteur ne
soit pas noyé par des informations variables (ou pire, contradictoires). L’ensemble des acteurs de prévention de la filière
agricole, dont la MSA, mais également l’administration… doivent travailler de concert. Tout acte de pédagogie repose sur
l’investissement de tous (temps de travail, contributions, mise à disposition des réseaux de communication propres à chacun
pour le collectif…). Les EPI doivent également être pleinement adaptés aux conditions de travail au champ, quelles que
soient les conditions météorologiques.
Surcoût et/ou gain de la solution
Les EPI représentent un coût certain, leur renouvellement régulier est souvent perçu comme une charge par les utilisateurs.
Impact santé / organisation du travail / pénibilité
L’utilisation des EPI est destinée à diminuer l’exposition des opérateurs et travailleurs aux produits phytopharmaceutiques, afin
de limiter l’impact sur leur santé.
En termes d’organisation du travail, cela requiert une prise en compte par l’employeur de main-d’œuvre pour mettre à disposition et renouveler les EPI.
Les EPI de nouvelle génération sont conçus notamment pour être plus faciles à porter que les précédents. Pour autant, ils sont soumis aux mêmes difficultés quant à leur mise en œuvre en situation réelle de travail. Leur efficacité ne
sera optimale que dans un environnement professionnel adapté.
Partenaires du contrat de solutions : inciter les fabricants d’EPI à proposer une offre d’EPI de nouvelle génération
correspondant aux normes et usages en agriculture à des prix abordables.
Coop de France / FNA : promouvoir cette solution auprès des réseaux respectifs (adhérents/membres) pour déclinaison
opérationnelle :
FNCUMA : poursuivre la promotion auprès de son réseau et la vulgarisation de ces équipements dans les CUMAs
SEDIMA : sensibiliser les agriculteurs lors de l’achat ou réparation des matériels de pulvérisation au port des EPI et relayer les
campagnes de communication des partenaires auprès des agriculteurs
Coop de France, FNA, FNSEA, JA, Associations spécialisées, UIPP : construire la pédagogie et des messages de prévention et diffuser ces messages via leurs canaux et par une campagne nationale co-construite, dans le prolongement de
la campagne ministérielle actuelle ; mettre en place des offres d’EPI pour les agriculteurs et leurs salariés.
MSA : construire et développer les messages de prévention en y intégrant un focus dédié aux EPI
ADIVALOR : développer la collecte des EPI usagés
Demande adressée aux pouvoirs publics
Toutes cultures