Niveau de réduction d’utilisation et / ou d’impact potentiel
L’économie d’IFT envisagée dépend de la succession culturale mise en place par le producteur qui nécessite plus ou moins d’application de régulateur et qui est plus ou moins réceptive à la stimulation mécanique. La fiche a fait l’objet d’un CEPP.
Tableau 1 : Exemple du nombre d’applications de régulateur de croissance économisées par culture grâce la stimulation mécanique
Les différentes espèces sont plus ou moins sensibles à la stimulation mécanique : certaines réagissent très bien, comme l’hibiscus, d’autres sont plus difficiles à réguler par cette méthode, comme le rosier. Avec les espèces moins sensibles, on obtient un meilleur effet en alourdissant les bâches utilisées (par le choix d’un matériau plus épais ou en multipliant les épaisseurs), en utilisant une barre ou en augmentant les fréquences de passage. Le seuil reste à déterminer en fonction des plantes, de la vigueur des cultivars et de l’itinéraire technique ; chaque exploitation devra donc adapter la méthode à ses propres conditions de production (voir Rubrique « Pour en savoir plus »).
Pour un itinéraire « classique » en plantes en pot et à massif (Pélargonium printemps puis Chrysanthème Toussaint), l’économie d’IFT est donc de 3+2 = 5 IFT /an
En hortensia en vert : 2 IFT par an
Freins à lever et conditions de réussite
Cet outil est polyvalent, adaptable au matériel préexistant, qui ne nécessite pas de connaissance pré-requise. La technique de stimulation est simple, économique et peu risquée.
En revanche, il semble que les pratiques d’arrosage puissent entrainer une variabilité de la réponse de la plante à la stimulation mécanique. Le stress hydrique, pratique courante pour réguler les plantes, est en opposition avec l’efficacité de la stimulation mécanique et est une pratique plus risquée.
Effet collatéral bénéfique valorisable : le passage de la traine de stimulation mécanique dérange des insectes présents sur le végétal. L’ajout de panneaux englués chromo-attractifs permet à la fois, de détecter et de piéger massivement les ravageurs ailés présents dans la culture et s’envolant au passage de l’outil (thrips, aleurodes…). L’utilisation de bandes engluées placées le long des chariots d’irrigation peut augmenter la surface de piégeage. Attention toutefois, car cette méthode de piégeage est non sélective et est susceptible de piéger des auxiliaires qu’ils soient d’origine naturelle ou ayant fait l’objet de lâchers (voir bibliographie).
Surcoût et/ou gain de la solution
Investissement : Plusieurs modules de stimulation mécanique existent selon les besoins des entreprises :
- Un chariot robotisé pour l’arrosage, la stimulation mécanique et support de piégeage : 12 000 € à 15 000€
- Un modèle plus léger de chariot robotisé dédié seulement à la stimulation mécanique et support de piégeage : 3 000 €
- Des modules de stimulation mécanique adaptables à des chariots d’arrosage préexistants : 250 € par chariot à équiper (Coût 2019, hors matériel de stimulation à fixer sur le chariot – type bâche)
Surface moyenne couverte par un chariot : 300 m² à 500 m² par chariot (maximum 1000 m²)
Economies de charges : Avec la stimulation mécanique, il est possible de s’affranchir complètement des régulateurs, pour générer une économie sur les intrants de l’ordre de 650 €/ha par passage de régulateur (produit seul ALAR 85 SG à 4 g/l), à laquelle s’ajoute une économie de 100 €/ha sur les coûts de main d’œuvre (cas du chrysanthème, à dire d’expert)
Ainsi, avec trois applications en moins, une économie de 2 000 €/ha peut être obtenue sur la durée de culture. Le temps de retour sur investissement du matériel est donc très court.
Impact Santé/organisation du travail/pénibilité
Par rapport à un traitement conventionnel utilisant des régulateurs de croissance chimique, la solution proposée permet de protéger la santé des opérateurs.
La solution est un chariot automatisé, ce qui permet de réduire la pénibilité du travail par rapport à un passage manuel sur les cultures.
Par ailleurs, le chariot d’arrosage et de stimulation peut embarquer un système de doseur gérant la fertilisation et/ou un système de traitement par pulvérisation pour traiter automatiquement en l’absence de personnel et ainsi préserver la santé des opérateurs.