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Vigne
Maladies
Fiche
54

Utilisation de Stimulateurs de Défenses des Plantes pour lutter contre les principales maladies de la vigne

Amélioration de l’efficacité d’un traitement à dose modulée de cuivre (3kg/ha de substance active sous forme cuivre métal).

Réduction de l’IFT de 1 à 3.

La solution

Les solutions proposées sont des produits de stimulation de défenses des plantes (SDP) à base de substances naturelles (ex : parois de levure, microorganismes ou dérivés, composés d’origine animale ou végétale …) qui permettent de lutter contre un ou plusieurs agents pathogènes de la vigne :  l’oïdium (Erysiphe necator), le mildiou (Plasmopara viticola) ou la pourriture grise (Botrytis cinerea).

Il existe plusieurs solutions homologuées pour la vigne (raisin de table et vigne de cuve) :

  • Cerevisane® : Parois de levure de Saccharomyces cerevisiae souche LAS 117 1.
  • COS-OGA : Aussi appelée complexe oligosaccharidique 2. Elle est composée de deux matières premières : le chitosan (COS) et la pectine (OGA).

Mode d’action :

Le SDP agit en activant une batterie de mécanismes physiologiques, stimulant les défenses naturelles de la plante afin de l’aider à mieux se défendre contre les agents pathogènes. Ces produits sont plutôt dits de contact, ils doivent pénétrer la cuticule de la plante. Ils sont utilisés en préventif, en association avec des fongicides.

Application et efficacité :

Ces solutions sont associées à des fongicides à dose modulée. Ainsi, l’utilisation du COS-OGA dans un programme à dose modulée de cuivre (3kg/ha de substance active sous forme cuivre métal) permet d’améliorer de 12% l’efficacité sur grappes et de restaurer l’efficacité au niveau d’un programme de cuivre à pleine dose (4kg/ha de cuivre métal). De même, l’application du COS-OGA à un programme à base de soufre à demi-dose (dose homologuée : 25kg/ha de substance active), permet d’atteindre un niveau d’efficacité équivalent à un programme à pleine dose.

Des résultats similaires en complémentation du cuivre ou du soufre à dose réduite sont obtenus avec Cerevisane® dans les mêmes conditions. Dans le cadre de travaux d’expérimentation en conditions naturelles, Cerevisane®, employée en situation de pression mildiou faible à moyenne en début de programme, avec observations régulières de la parcelle, permet également de substituer jusqu’à 1,17 kg de cuivre métal, tout en maintenant le même niveau d’efficacité. Après fleur, dans le même contexte, c’est jusqu’à 1,26 kg de cuivre substituable grâce à Cerevisane® tout en maintenant l’efficacité du programme cuivre classique.

Formulation, dose homologuée, nombre d’applications maximal, Intervalle minimum entre applications, Délai de Rentrée (DRE) et Délai Avant Récolte (DAR) :

Utilisable en Agriculture Biologique (UAB) et Certificats d’Economie de Produits Phytosanitaires (CEPP) :

D’un point de vue réglementaire, les produits figurent sur la liste des produits de biocontrôle 3. Tous les produits SDP peuvent être utilisés dans le cadre de programmes en Agriculture Biologique, notamment en lien avec la modulation des doses de cuivre, pour renforcer l’efficacité du programme.

Ces solutions sont éligibles aux CEPP (Fiche action n° 2020-007 « Lutter contre des maladies fongiques au moyen d’un stimulateur de défense des plantes » 4).

La surface allouée à la vigne oscille autour de 800 000 hectares, soit environ 2,7 % de la Surface Agricole Utile (SAU) française. Avec près de 5 milliards de litres de vins produits, la France en est le premier producteur et exportateur mondial 5.

En vigne, les principales maladies fongiques sont le mildiou Plasmopara viticola et l’oïdium Erysiphe necator.

P. viticola n’est plus considéré comme un champignon mais est classé avec les algues brunes (microorganisme stramenopile chromiste). C’est un parasite obligatoire de la vigne. Il se développe sur les organes aériens herbacés et les rameaux non-aoûtés. Les principaux symptômes sur feuilles sont des taches translucides à huileuses qui jaunissent puis se nécrosent. Un duvet blanc se développe sur la face inférieure de ces taches 6. Le mildiou entraine à la fois des pertes de rendements par une réduction de la photosynthèse mais aussi des dégâts qualitatifs. En effet, il entraine une réduction de la teneur en sucre, en arômes et en gras et une augmentation de l’acidité 7. Divers facteurs abiotiques favorisent le développement du mildiou tels qu’une hygrométrie élevée, une période de pluie longue et une température comprise entre 11°C et 30°C 6.

E. necator est un champignon ectoparasite obligatoire. Il se développe majoritairement à la surface des organes aériens vivants (feuilles, rameaux, inflorescences et baies). Sa présence est caractérisée par un feutrage conidien plus ou moins poudreux sur les feuilles 8. L’oïdium entraine à la fois des pertes de rendements par une réduction de la photosynthèse des cépages sensibles mais aussi des dégâts qualitatifs. En effet, il modifie la teneur en sucre, en protéines, en tannins et en polyphénols de baies. E. necator n’a pas besoin d’eau liquide pour germer et se développer 8. Divers facteurs abiotiques favorisent le développement du champignon tels qu’une hygrométrie élevée, une faible luminosité et une température comprise entre 4°C et 35°C. Le vent (vitesse supérieure à 3m/s) entraine la dispersion des spores 8.

Dans de nombreuses situations, les luttes contre ces 2 maladies sont conjointes si les cadences sont identiques. La protection est raisonnée sur la base de solutions chimiques conventionnelles en mettant en œuvre des programmes avec alternance de mode d’action pour prévenir des risques de résistance. En agriculture biologique, le nombre de traitements est plus élevé du fait que les solutions utilisées sont des produits de contact à cadence de 7 jours.

Aujourd’hui, la part des produits de biocontrôle est plus importante dans les traitements fongicides. En 2019, l’IFT biocontrôle pèse en effet pour 21 % de l’IFT fongicide (63 % de l’IFT fongicide en viticulture biologique), mais il est très disparate entre les différents bassins viticoles et selon les problématiques 9.

Niveau de réduction d’utilisation et/ou d’impact potentiel

En vigne, la situation la plus réaliste est l’utilisation du produit en association avec un partenaire chimique conventionnel anti-oïdium ou anti-mildiou, utilisé à dose modulée jusqu’à 75% de la dose homologuée. Il peut permettre un gain de 1 à 3 IFT sur la base de 8 traitements annuels contre mildiou et oïdium.

Surcoût et/ou gain de la solution

Il peut y avoir un surcoût lié à l’utilisation du produit par rapport à des solutions très utilisées contre le mildiou (ex : cuivre ou certains anti-mildiou conventionnels historiques -contacts ou systémiques) et l’oïdium (ex : soufre) et dans les cas de recommandations en association avec des fongicides à dose réduite.

Pour utiliser ces solutions de biocontrôle, le coût 12 est de :

  • 36,50 €/ha/application pour la Cerevisane.
  • 40 à 50 €/ha/application pour le COS-OGA.

En comparaison, le coût à l’usage de solutions conventionnelles varie de 5 à 50 €/ha.

Impact santé / organisation du travail / pénibilité 

L’application de ces solutions ne diffère pas de l’utilisation d’un produit phytopharmaceutique et elles sont compatibles avec la plupart des fongicides utilisés. Ces produits sont peu ou pas classés. Ils sont composés de matières actives dont les substances sont classées à faible risque. Ces produits s’inscrivent aujourd’hui dans les cahiers des charges des professionnels de la filière. Ils peuvent être des outils d’aide à l’atteinte d’objectifs de certification HVE (Haute Valeur Environnementale).

De plus, ces solutions sont sélectives, y compris dans des situations climatiques extrêmes.

Le DRE faible (maximum 6 heures) facilite le confort d’utilisation pour les travailleurs. Le DAR court de la Cerevisane® permet une souplesse d’intervention jusqu’à la veille de la récolte.

Freins à lever et conditions de réussite

De façon générale, les SDP nécessitent de renouveler les applications pour maintenir un niveau de stimulation et une activité optimale des gènes de défense qui confèrent la résistance aux plantes. Les produits sont donc à positionner en préventif.

Les produits à mode d’action SDP représentent une voie originale et très cohérente avec la notion de biocontrôle. Néanmoins il reste à trouver leur positionnement optimal en conditions de production. Les connaissances sur les facteurs externes de l’environnement et de la vigne sur les SDP au vignoble sont à approfondir, en prenant en compte de manière rigoureuse le contexte parcellaire. Le travail de R&D doit se focaliser sur ces questions de terrain.

Importance de la qualité de l’application :

  • Pour une performance optimale : soigner la qualité de pulvérisation afin d’obtenir une répartition homogène sur l’ensemble de la végétation à protéger (face inférieure et supérieure des feuilles).
  • Ne pas traiter en condition de fortes chaleurs : les plantes sont moins réceptives et leurs stomates (point d’entrée possible de la bouillie) sont fermés.
  • Il est nécessaire de prendre en compte l’état physiologique de la plante.

* en se basant sur une surface totale de vigne de 800 000 hectares.

 

Indicateurs de déploiement :  

  • Taux de SAU vigne traitée avec la cerevisane® et le COS-OGA. Cet indicateur étant difficile à quantifier directement, il nécessite la mise en place de suivis réguliers auprès des producteurs et des acteurs de la filière, par exemple via des enquêtes annuelles sur les pratiques agricoles ou des études panel.
  • Ventes de cerevisane® et de COS-OGA, toutes filières confondues (source BNV-D Traçabilité 11).
  • Nombre de CEPP obtenus.

Vigne.

Les produits commerciaux homologués contenant la solution sont disponibles sur le site Ephy de l’Anses :

Fiches cellule RIT – centre de ressources cuivre :

Copper School : https://view.genially.com/65d34e41c87b1100149cc260

 

Pour approfondir ce sujet, vous pouvez consulter les sites suivants :

  1. cerevisane. Ephy (Anses) https://ephy.anses.fr/substance/cerevisane.
  2. COS-OGA. Ephy (Anses) https://ephy.anses.fr/substance/cos-oga.
  3. Quels sont les produits de biocontrôle ? Ministère de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire https://agriculture.gouv.fr/quels-sont-les-produits-de-biocontrole.
  4. Lutter contre des maladies fongiques au moyen d’un stimulateur de défense des plantes. Ecophytopic https://ecophytopic.fr/cepp/proteger/lutter-contre-des-maladies-fongiques-au-moyen-dun-stimulateur-de-defense-des-1.
  5. Infographie - La viticulture française. Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt https://agriculture.gouv.fr/infographie-la-viticulture-francaise.
  6. Plasmopara viticola. Ephytia https://ephytia.inra.fr/fr/C/6094/Vigne-Mildiou-Plasmopara-viticola.
  7. Mildiou – Maladie de la vigne. BASF https://www.agro.basf.fr/fr/cultures/vigne/maladies_de_la_vigne/mildiou_de_la_vigne/.
  8. Erysiphe necator. Ephytia https://ephytia.inra.fr/fr/C/6091/Vigne-Oidium-Erysiphe-necator.
  9. Enquête Pratiques culturales en viticulture en 2019 - IFT et nombre de traitements. Agreste, la statistique agricole https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/disaron/Chd2304/detail/.
  10. Bilans sur la mise en œuvre du dispositif des CEPP. Ecophytopic https://ecophytopic.fr/reglementation/concevoir-son-systeme/bilans-sur-la-mise-en-oeuvre-du-dispositif-des-cepp#accordeon-49629.
  11. BNV-D Traçabilité. https://ventes-produits-phytopharmaceutiques.eaufrance.fr/search?filetype=Ventes.
  12. Coût des fournitures en viticulture | évolutions techniques et réglementaires. https://www.coutdesfournitures.fr/.