Niveau de réduction d’utilisation et / ou d’impact potentiel
L’utilisation de la solution limite le recours aux insecticides (conventionnels et autorisés en agriculture biologique). Il permet aussi de mieux visualiser et suivre les besoins de protection des cultures en donnant accès à la dynamique de piégeage.
Freins à lever et conditions de réussite
Pour une bonne efficacité du piégeage de masse et selon le ravageur, un nombre important de pièges doit être mis en place dans la parcelle à protéger, afin de couvrir toute la zone (T. absoluta : 40 pièges/ha ; F. occidentalis : 100 pièges/ha). Ce nombre élevé, ajouté à la nécessité d’un renouvellement des diffuseurs plusieurs fois au cours de la saison pour couvrir la totalité du cycle de la culture, requiert une importante maintenance. C’est la principale limite et cela peut nécessiter de poursuivre les innovations d’automatisation pour en faciliter l’usage.
Le coût d’achat de la solution reste actuellement plus élevé que les pratiques conventionnelles mais il devrait évoluer à la baisse avec l’accroissement des quantités commercialisées. Ce sont surtout le temps et le coût de pose qui restent un frein par comparaison avec la lutte insecticide conventionnelle.
Des mesures prophylactiques sont nécessaires au bon fonctionnement de la méthode :
- Tuta absoluta: rotations avec cultures non-hôtes (ex. salades). Travailler le sol pour réduire le nombre de chrysalides. Limiter les plantes hôtes, cultivées ou adventices, à proximité de la culture (ex. morelle noire). Eliminer régulièrement les déchets végétaux ainsi que les feuilles et les fruits infestés.
- Frankliniella occidentalis: éviter le développement de fleurs adventices attractives ; taille en vert et éclaircissage pour aérer la culture en limitant les contacts entre les fruits (appréciés des thrips) ; récolter les fruits à maturité et ramasser ceux tombés au sol ; limiter la présence d’humidité
Pour une efficacité optimale, cette méthode doit être utilisée en complément d’autres solutions de protection, conventionnelles ou de biocontrôle.
Surcoût et/ou gain de la solution
Gain : Le gain attendu est notamment une meilleure gestion du parasite ainsi que la possibilité de positionner les traitements insecticides au bon moment dans la saison (en plus du piégeage massif, les pièges servent en effet d’indicateur de présence du ravageur dans la parcelle et peuvent aider à déterminer les pics de vol).
La solution ne présente aucun risque de développement de résistance et/ou d’effets indésirables sur les organismes non-cibles.
Quand la pose des pièges et des diffuseurs est maîtrisée (le plan de pose varie peu après son établissement) et une fois la pression réduite, la technique peut aboutir à un gain économique. Les pièges sont réutilisables sur plusieurs saisons de piégeage.
Surcoût : Un surcoût peut être observé les premières années, par l’achat des pièges et attractants ainsi que leur mise en place nécessitant une main-d’œuvre importante. Selon le ravageur et la pression exercée, il est nécessaire d’intervenir avec d’autres méthodes de protection (insecticides, biocontrôle) en complément.
Impact Santé/organisation du travail/pénibilité
Cette solution permet de réduire l’utilisation d’insecticides pour lutter contre ces ravageurs. Le produit étant dans un piège, les contacts entre l’utilisateur et le produit sont très restreints. Le temps de pose des pièges contenant les attractants/phéromones est long. Cependant, ce temps de pose est proche de celui d’un produit de confusion sexuelle ou l’utilisation de macro-organismes.