Niveau de réduction d’utilisation et/ou d’impact potentiel
Suivant les cultures protégées, l’huile essentielle d’orange a différents effets sur la réduction d’utilisation de solutions conventionnelles :
- Vigne (raisin de cuve) 10: 2 applications à 0,9L/ha – 1,2L/ha (0,6 – 0,8L/hL sur la base de 150L d’eau par hectare) remplacent 2 traitements fongicides anti-oïdium. 6 applications à 0,6L/ha (0,4L/hL sur une base de 150L d’eau par hectare) peuvent être réalisées en association avec les applications du programme fongicide anti-mildiou et anti-oïdium à dose réduite (jusqu’à 50%, fonction du programme fongicide et de la pression maladie). Selon la stratégie choisie la réduction d’IFT sera de 1,5 à 3 par an. En situation de pression importante de la maladie, l’huile essentielle d’orange apporte un supplément de protection à l’utilisation des fongicides sans modulation de leur dose et donc sans réduction de l’IFT.
- Arboriculture (fruits à pépins, pêcher, abricotier, petits fruits) : 2 applications à 2L/ha (0,4L/hL sur la base de 500L d’eau par hectare) remplacent 2 traitements fongicides anti-oïdium Tout au long du programme maximum 6 applications à 1L/ha (0,2L/hL sur une base de 500L d’eau par hectare) peuvent être réalisées en association avec les applications fongicide anti-oïdium à dose réduite.
- Maraîchage (carotte, fraise, concombre, laitue, melon, tomate) : L’utilisation de l’huile essentielle d’orange permet d’économiser entre 0,5 et 2 IFT par an sur un parcours de protection standard anti-oïdium, anti-mildiou et/ou anti-alternariose (selon les cultures et usages homologués) soit en remplacement de solutions conventionnelles, soit dans des stratégies en association avec une réduction de dose (fonction du programme fongicide).
- Plantes Ornementales (Arbres et arbustes, Cultures florales et plantes vertes, rosier) : L’utilisation de l’huile essentielle d’orange permet d’économiser entre 0,5 et 2 IFT par an sur un parcours de protection standard anti-oïdium, anti-mildiou et/ou contre les maladies des taches noires (selon les cultures et usages homologués) soit en remplacement de solutions conventionnelles, soit dans des stratégies en association avec une réduction de dose.
- Cultures tropicales (manguier, papayer) : 2 applications à 0,4L/hL remplacent 2 traitements fongicides anti-oïdium. Tout au long du programme, maximum 6 applications à 0,2L/hL peuvent être réalisées en association avec les applications fongicide anti-oïdium à dose réduite (fonction du programme fongicide).
Surcoût et/ou gain de la solution
Selon la stratégie choisie, la culture considérée et le matériel d’application (dose dépendant du volume d’eau appliqué), le coût de l’utilisation de cette solution peut varier de 13€ à 45€ par hectare. Dans le cas d’une stratégie en association avec un fongicide conventionnel à dose réduite, le coût global du traitement est faiblement impacté.
Impact santé / organisation du travail / pénibilité / environnement
Santé : S’agissant d’un produit de contact, son action se fait dans les heures qui suivent le traitement et il n’y a donc pas de résidus. Cette substance active est exempte de Limite Maximale de Résidu (LMR) ce qui la rend intéressante dans une démarche de qualité comme les démarches « zéro résidu de pesticides ».
Organisation du travail/pénibilité : Le DRE court (24 heures) facilite le confort d’utilisation pour les travailleurs. Le DAR court permet une souplesse d’intervention jusqu’à la veille de la récolte. La mise en œuvre est classique : application au pulvérisateur, sans contrainte particulière au niveau de la préparation de la solution à appliquer.
Environnement : L’impact de l’huile essentielle d’orange sur les auxiliaires (acariens prédateurs, parasitoïdes, punaises prédatrices, pollinisateurs, chrysope…) a été évalué par des organismes indépendants selon les normes IOBC et les entreprises commercialisant cette solution. Pour la plupart des auxiliaires testés, l’impact de l’huile essentielle d’orange est neutre à faiblement toxique lorsqu’elle est utilisée aux doses recommandées, sur une population déjà installée. La volatilité de l’huile essentielle d’orange limite la persistance sur le végétal par rapport aux insecticides classiques. La durée de son impact est donc courte et un lâcher d’auxiliaire est possible rapidement après une application11 12 13.
Freins à lever et conditions de réussite
L’huile essentielle d’orange peut être appliquée juste avant une période de contamination afin de réduire l’inoculum présent dans la parcelle grâce à son action sur les spores. Elle peut également être positionnée à l’apparition des symptômes pour bénéficier de son action éradiquant.
Sa persistance d’action étant faible, il est important de renouveler l’application afin de contrôler les réinfections et protéger la culture durant toute la période de risque.
La qualité de pulvérisation et notamment la couverture de l’ensemble de la végétation avec un volume d’eau suffisant est déterminante pour maximiser l’action de contact de la solution.
Concernant les auxiliaires et la phytotoxicité, il convient de respecter certaines recommandations lors de l’utilisation de l’huile essentielle d’orange :
- Favoriser les lâchers d’auxiliaires après l’application ;
- Réaliser les applications sur des populations d’auxiliaires déjà installées. En règle générale, éviter les applications pendant la phase d’installation des auxiliaires, éviter de cibler les jeunes stades ;
- Respecter les conditions de concentration maximales du produit pour éviter les risques de phytotoxicité (brulures) sur les cultures (tomate et concombre sont particulièrement sensibles).
En arboriculture et maraichage, les surfaces déployées sont encore limitées mais seront amenées à progresser grâce à un support technique approfondi et des extensions sur de nouveaux usages contre le mildiou, l’oïdium, la tavelure et l’alternariose.