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Maïs
Ravageurs
Fiche
72

Lutte contre les larves de taupins en maïs avec des plantes compagnes (blé, orge)

Pratiques agronomiques
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Suppression d’un traitement insecticide (Réduction IFT insecticide de 1).

La solution

La solution consiste à  semer une plante compagne du maïs, quelques jours avant le semis de celui-ci. La plante compagne va attirer les larves de taupins et permettre au maïs semé après d’esquiver une grande partie des attaques.

Fonctionnement et avantage de la solution sur la cible 

Concrètement, il s’agit d’épandre, puis d’incorporer dans les 15 premiers centimètres des graines de blé non traitées (associées éventuellement à des graines de maïs) ou des graines d’orge, une semaine au maximum avant de réaliser le semis de maïs en tant que culture principale. Une fois germées, les plantes compagnes vont attirer les larves de taupins et provoquer une dilution des attaques à l’échelle de la parcelle, diminuant d’autant les attaques sur la culture principale et permettant au maïs d’atteindre son stade de moindre sensibilité (7-8 feuilles). Les plantes compagnes sont ensuite détruites par désherbage mécanique ou chimique sans intervention supplémentaire vers le stade 3-4 feuilles du maïs pour éviter toute concurrence avec la culture de maïs. Cela ne génère pas de passage supplémentaire si l’itinéraire prévoyait déjà un désherbage de l’entre-rang.

Efficacité 

En essais, le niveau d’efficacité est estimé entre 50 et 75 %, l’efficacité la plus élevée étant obtenue en localisant les plantes compagnes proches de la ligne de semis de maïs (20 cm). Il est probable qu’il reste des marges de progrès en testant d’autres espèces compagnes plus attractives comme le millet et le sorgho.

Deuxième production végétale en France après le blé tendre, la surface allouée à la culture du maïs oscille autour de 3 millions d’hectares, soit environ11 % de la Surface Agricole Utile (SAU) française.

La France est le premier exportateur européen de maïs grain vers l’Union Européenne, et le premier exportateur mondial de semences de maïs 1 2.

Le dénominatif de ‘taupin’ recouvre plusieurs espèces du genre Agriotes et Athous. Le taupin est un insecte coléoptère de couleur brun-noirâtre. L’adulte mesure entre 8 et 12 mm. Il pond dans la couche superficielle du sol. La larve, de couleur jaune paille à brun, mesure entre 20 et 25 mm au dernier stade larvaire. Le taupin est le ravageur majeur des cultures de maïs (et de pomme de terre). Les larves s’attaquent aux semis et aux racines des jeunes plantes entrainant leur destruction 3.

On estime à environ 22% les surfaces cultivées en maïs (sur près de 3 millions d’hectares) exposées à un risque d’attaque significative par les taupins. Environ la moitié de cette superficie est exposée à un risque de pertes supérieures à 30% et l’autre moitié est exposée à des attaques moyennes à faibles entrainant des pertes inférieures à 30%. L’importance des dégâts est très variable d’une région à l’autre et entre parcelles au sein d’une même zone.

La recherche de solutions de protection du maïs contre les taupins fait l’objet de nombreux travaux. Parmi les axes travaillés récemment, la stratégie des plantes-appâts a démontré un certain intérêt technique dans des essais mis en place par Arvalis – Institut du végétal, en petites parcelles, mais elle nécessite de poursuivre les tests sur un plus grand nombre de situations et en grandes parcelles (protocole de recherche participative) avant d’être déployée.

Niveau de réduction d’utilisation et/ou d’impact potentiel

Cette pratique permet de remplacer un traitement insecticide (en 2020, 21 % des parcelles de maïs étaient protégées par un micro-granulé en raie de semis), mais avec un niveau d’efficacité moyen de 20 à 50%.

En 2019, dans 2 situations en Bretagne pour des niveaux d’attaques moyens (16%) dans le témoin non traité, l’efficacité de la stratégie des plantes compagnes épandues en plein avant semis de maïs est supérieure à 50%. Cette même année, dans 12 situations mises en place dans le cadre du réseau ReMix (5 en conventionnel, 7 en bio), seules 3 situations en bio présentent des niveaux d’attaques >15%. Les niveaux d’efficacité sont variables entre sites (20 à 55%) et dépendent grandement des conditions de mise en place qui ne respectaient pas toutes le protocole.

Surcoût et/ou gain de la solution

Plusieurs itinéraires sont possibles avec des coûts associés différents selon le niveau d’équipements de l’exploitation :

  • Un passage spécifique d’un semoir ou d’un épandeur engrais pour le semis des semences appâts, suivi d’un passage avec un outil de travail du sol pour l’enfouissement si le couplage avec le travail normal n’a pas pu se faire
  • Profiter du dernier passage de travail du sol avant semis du maïs (herse rotative par exemple) pour effectuer le semis à la volée des semences appâts grâce à une trémie placée à l’avant du tracteur, sans passage supplémentaire.
  • Un passage supplémentaire pour le semis des semences appâts et utilisation du dernier travail du sol avant semis du maïs pour les enfouir. Itinéraire sans doute le plus facile à mettre en œuvre.

Pour 150 kg de semences de blé ou d’orge non traitées (ou 75 kg semences de blé + semences maïs),  le coût est estimé à environ 25€/ha.

Impact santé/organisation du travail/pénibilité

La mise en œuvre de la solution est facile. Cependant, elle peut nécessiter une réorganisation des chantiers de semis/travail du sol qui s’ajoute au semis normal si le couplage aux travaux habituels ne peut pas se faire.                      

Freins à lever et conditions de réussite

  • Tester la technique sur un grand nombre de situations de production en respectant le protocole pour permettre l’analyse et l’extrapolation.
  • Caractériser les risques pour obtenir une meilleure connaissance de la parcelle.
  • S’assurer de la disponibilité de jours favorables pour le semis et l’enfouissement des graines de la plante- appât avant le semis du maïs.
  • Avoir les connaissances techniques pour gérer la destruction des plantes compagnes (qui s’apparentent à des adventices).
  • Apporter les preuves sur un grand nombre de situations que cette technique ne multiplie pas les populations et qu’il sera possible de détruire les plantes compagnes introduites pour cet usage, sans intervention supplémentaire.

D’autres cultures végétales seront potentiellement concernées et pourraient, après mise au point, bénéficier de cette stratégie d’évitement.

Idéalement, les plantes compagnes pour lutter contre le taupin seraient bénéfiques à la culture du maïs, ne nécessitant pas de destruction.

Le déploiement de cette solution n’est pas mesuré à ce jour.

 

Indicateur de déploiement :

  • Surface de maïs associée à des plantes compagnes.

Cet indicateur peut être déterminé par une série d’enquêtes sur les pratiques de cultures régulières et adaptées car chaque agriculteur peut constituer ses propres appâts sans traçabilité possible des preuves.

Maïs.

Semencier pour proposer les meilleures espèces et variétés pour cet usage d’appât, possiblement sans besoin de destruction une fois le maïs tiré d’affaire.

 

 

 

 

 

Pour approfondir ce sujet, vous pouvez consulter les sites suivants :

  1. AGPM | Maiz’Europ’. https://www.maizeurop.com/structure/agpm/ (2018).
  2. Le maïs. https://www.intercereales.com/le-mais.
  3. Taupins - Ravageur sur Maïs, ARVALIS Résultats 2013. Les Fiches Accidents - ARVALIS-infos.fr https://fiches.arvalis-infos.fr.