Niveau de réduction d’utilisation et/ou d’impact potentiel
Cette pratique permet de remplacer un traitement insecticide (en 2020, 21 % des parcelles de maïs étaient protégées par un micro-granulé en raie de semis), mais avec un niveau d’efficacité moyen de 20 à 50%.
En 2019, dans 2 situations en Bretagne pour des niveaux d’attaques moyens (16%) dans le témoin non traité, l’efficacité de la stratégie des plantes compagnes épandues en plein avant semis de maïs est supérieure à 50%. Cette même année, dans 12 situations mises en place dans le cadre du réseau ReMix (5 en conventionnel, 7 en bio), seules 3 situations en bio présentent des niveaux d’attaques >15%. Les niveaux d’efficacité sont variables entre sites (20 à 55%) et dépendent grandement des conditions de mise en place qui ne respectaient pas toutes le protocole.
Surcoût et/ou gain de la solution
Plusieurs itinéraires sont possibles avec des coûts associés différents selon le niveau d’équipements de l’exploitation :
- Un passage spécifique d’un semoir ou d’un épandeur engrais pour le semis des semences appâts, suivi d’un passage avec un outil de travail du sol pour l’enfouissement si le couplage avec le travail normal n’a pas pu se faire
- Profiter du dernier passage de travail du sol avant semis du maïs (herse rotative par exemple) pour effectuer le semis à la volée des semences appâts grâce à une trémie placée à l’avant du tracteur, sans passage supplémentaire.
- Un passage supplémentaire pour le semis des semences appâts et utilisation du dernier travail du sol avant semis du maïs pour les enfouir. Itinéraire sans doute le plus facile à mettre en œuvre.
Pour 150 kg de semences de blé ou d’orge non traitées (ou 75 kg semences de blé + semences maïs), le coût est estimé à environ 25€/ha.
Impact santé/organisation du travail/pénibilité
La mise en œuvre de la solution est facile. Cependant, elle peut nécessiter une réorganisation des chantiers de semis/travail du sol qui s’ajoute au semis normal si le couplage aux travaux habituels ne peut pas se faire.
Freins à lever et conditions de réussite
- Tester la technique sur un grand nombre de situations de production en respectant le protocole pour permettre l’analyse et l’extrapolation.
- Caractériser les risques pour obtenir une meilleure connaissance de la parcelle.
- S’assurer de la disponibilité de jours favorables pour le semis et l’enfouissement des graines de la plante- appât avant le semis du maïs.
- Avoir les connaissances techniques pour gérer la destruction des plantes compagnes (qui s’apparentent à des adventices).
- Apporter les preuves sur un grand nombre de situations que cette technique ne multiplie pas les populations et qu’il sera possible de détruire les plantes compagnes introduites pour cet usage, sans intervention supplémentaire.
D’autres cultures végétales seront potentiellement concernées et pourraient, après mise au point, bénéficier de cette stratégie d’évitement.
Idéalement, les plantes compagnes pour lutter contre le taupin seraient bénéfiques à la culture du maïs, ne nécessitant pas de destruction.