Niveau de réduction d’utilisation et / ou d’impact potentiel
Selon le type de film de paillage, la solution peut éviter tout recours à un herbicide ou être associée à un programme de désherbage limité.
L’utilisation d’un film de paillage pour les cultures réduit la consommation d’herbicides car seuls les inter-rangs ou zones non couvertes par les films sont traités. Quant à l’enherbement des inter-rangs, il peut être géré de manière mécanique.
Pour les cultures sous abri, une couverture intégrale avec un film de paillage peut être envisagée. Ceci contribue à épuiser le stock semencier d’adventices qui lève suite au travail du sol et meurt ensuite faute de lumière (très pratiqué en salades sous abris).
Freins à lever et conditions de réussite
Le choix du film se fait en fonction de plusieurs paramètres :
- La zone climatique
- La durée de vie visée
- La qualité du sol
- Le système d’irrigation
- Les bénéfices attendus (thermiques, herbicides, précocité, etc.)
- La culture
- La largeur des planches
La préparation du sol et la pose du film avant la plantation sont déterminants pour le résultat de la culture. En cas de pose mécanique du film à l’aide d’une dérouleuse, une attention particulière sera apportée à la vitesse de pose, adaptée à la résistance mécanique du film. Un travail simultané doit assurer l’ancrage du film par enfouissement des bordures. Les films de paillages utilisés doivent répondre à la norme NF EN 13 655 en termes de propriétés mécaniques (allongement et contrainte à la rupture, résistance au choc), et de propriétés optiques (transmission lumineuse relative, transmission du rayonnement solaire…).
Après récolte, les parcelles doivent être nettoyées. En cas d’utilisation de film biodégradable, la parcelle sera traitée avec un travail du sol (disque ou bineuse) afin d’enfouir le paillage dans le sol pour permettre sa biodégradation. Dans le cas de paillage en polyéthylène, la dépose (retrait du film) se fait manuellement ou mécaniquement. Dans les deux cas, seront privilégiées les méthodes assurant une diminution des souillures (terre, sable, organique…) déposées avec le film afin de faciliter la gestion de sa fin de vie. Par exemple, il est recommandé d’utiliser les techniques de nettoyage RAFU (Recyclage, Agricole, Films Usagés), développées par Invenio et le CPA, qui garantissent cette réduction de souillure.
Recherches pour atteindre la qualité requise pour un meilleur recyclage :
Les capacités de recyclage réduites en France et en Europe demeurent un frein à la valorisation des films de paillages polyéthylène notamment pour les films souillés. Adivalor et le CPA collaborent à un projet de prétraitement des films de paillage polyéthylène.
Par ailleurs, plusieurs projets portant sur les paillages biodégradables sont en cours. Les films biodégradables constituent une alternative aux films polyéthylène. Leur biodégradabilité et leur écotoxicité sont régies par la norme NF EN 17 033 et le label « OK biodégradable sol » de TÜ V AUSTRIA (label biodégradable). La recherche et développement sur les films biodégradables ne répond pas encore à toutes les demandes selon les cultures. Par ailleurs ces projets visent à supprimer les freins au développement de cette solution (maîtrise technique du produit par l’utilisateur/ résidus de film biodégradable sur certains fruits/durabilité en fonction des cultures.)
Surcoût et/ou gain
Le coût de la solution comprend l’achat du couvert utilisé pour le paillage, auquel s’ajoute le coût d’acquisition (ou location d’une dérouleuse) et d’une machine de nettoyage et/ou de dépose. Les coûts de la gestion de la fin de vie du film de paillage polyéthylène sont partiellement couverts par la filière APE (Contribution Agriculture Plastiques Environnement) via une écocontribution appliquée sur le produit neuf. La gestion opérationnelle de la fin de vie est assurée par ADIValor selon un barème de reprise.
Selon les estimations du CPA, l’utilisation de paillages (polyéthylène ou biodégradable) représente un coût compris entre 700 et 1400€/hectare intégrant l’amortissement des équipements, main d’œuvre et matières premières.