La solution
Plusieurs types de paillages particulaires se distinguent, les 2 grands types étant les paillages minéraux et les paillages organiques. Pour ces derniers, largement les plus utilisés, une subdivision supplémentaire peut être faite en paillages vracs et paillages déshydratés qui gonflent et colmatent la surface du contenant. Dans tous les cas, les solutions de paillage consistent à couvrir la surface du sol ou du substrat au pied des plantes cultivées avec les matériaux et selon une épaisseur constante dépendante de la granulométrie et de leur nature.
Ces paillages permettent de limiter le développement d’adventices concurrentes des plantes cultivées, de préserver l’humidité du substrat en limitant l’évaporation de l’eau du sol, de limiter le développement de maladies et ravageurs, voire abriter des auxiliaires, tout en préservant la structure du sol, voire d’enrichir le sol en éléments organiques et d’améliorer son état biologique (Foucard, 1994 ; Vidril, 2017 ; Breisch, 2011). Ils accroissent souvent la précocité des cultures, grâce à une protection thermique du sol contre les extrêmes de chaud et de froid. Ces améliorations permettent de limiter l’utilisation de pesticides notamment pour ce qui concerne l’action directe sur les adventices, les maladies et ravageurs. Une action indirecte par amélioration de la vigueur des plantes et de leur santé générale peut être également obtenue (Ctifl 2013, GisPicLég 2014).
A noter également, que lorsque le paillage est d’origine organique, il enrichit le sol en matière organique, grâce à une dégradation lente en surface. Il est alors possible de tirer profit de ce potentiel de dégradation et d’apport de MO au sol. Lorsqu’on envisage un renouvellement conséquent ou un changement de paillage, le paillage organique précédent peut être enfoui dans le sol, il y jouera le même rôle que n’importe quel amendement organique et pourra apporter des éléments nutritifs aux plantes.
Pour les cultures hors sol, les paillages fluides peuvent être apportés par des mulcheuses. Une faible granulométrie (0,5 à 2 cm) sera préférée (paillettes de chanvre, de lin, fibres de bois, coques de cacao, cosses de sarrasin, etc.), et la couverture devra faire au minimum 2 à 3 cm d’épaisseur pour être efficace. Les paillages déshydratés (granulés de paille, écorces -criblées, etc.) sont apportés de la même manière mais en épaisseur moindre (inférieure à 1 cm) et offrent l’avantage de colmater la surface du conteneur et de rester ainsi en place dans le cas de verse ou de manipulation des conteneurs. Dans tous les cas ces paillages restent en place le temps de la culture, soit de 6 à 12 mois.
Les paillages fluides utilisés en surface de cultures de pleine terre et en espace verts sont de granulométries (2 à 10 cm) plus importantes (plaquettes et bois raméal fragmenté (BRF), écorces ou copeaux de bois, pailles de miscanthus ou de blé, etc.) et doivent être apportés sur des épaisseurs suffisantes pour éviter le développement des adventices (5 à 8 cm). Dans ces conditions, ces couvertures peuvent permettre des protections jusqu’à 2 ans.
Si de nombreux paillages sont fournis par des spécialistes, le BRF peut être produit sur l’exploitation agricole, à partir de tailles d’arbres et d’arbustes (taillis à rotation courte), moyennant d’être équipé d’une broyeuse.
Le paillage minéral, constitué de pouzzolane, ardoise, schiste expansé, billes d’argile ou brique pillée par exemple constitue également une solution, adaptée aux espaces verts et jardins. A son intérêt fonctionnel (avec une épaisseur d’application de 4 à 8 cm) s’ajoute un rôle esthétique.