Impact sur l’environnement
Le remplacement du glyphosate par du travail du sol aurait des impacts sur plusieurs facteurs :
Enherbement : Le désherbage au glyphosate avant la mise en culture a un effet nettoyant sur les populations d’adventices.
La suppression de cette fonction va augmenter la pression de mauvaises herbes dans un contexte où le risque d’adventices résistantes est en augmentation (du fait notamment de la réduction du nombre de substances actives homologuées).
Tassement du sol : L’augmentation du nombre de passages pour compenser par des actions mécaniques l’effet d’un désherbage chimique va augmenter les risques de tassement. Or le tassement des sols est une des causes de perte de fertilité par diminution du potentiel d’enracinement ou d’exploration du sol par les racines, … et donc du potentiel de rendement.
Assèchement du sol : Les passages d’outils en interculture peuvent avoir pour conséquence un assèchement des sols en surface et donc potentiellement pénaliser certains semis d’automne (colza, …) ou de printemps.
Erosion : La fréquence d’utilisation du labour, en remplacement du semis direct expose davantage les sols à l’érosion hydrique. Plusieurs travaux montrent a contrario que les techniques sans labour procurent au sol une plus forte cohésion, une augmentation de la matière organique en surface, le protégeant ainsi de l’érosion en surface.
Bilan carbone : L’augmentation du nombre de passages, la reconversion du semis direct et des techniques sans labour (au sens large) au labour, vont augmenter l’utilisation d’énergie fossile donc dégrader le bilan Gaz à Effet de Serre.
Impact santé / organisation du travail / pénibilité
Charge de travail et organisation du travail notamment en système sans labour : l’augmentation des temps de travaux consécutive à l’augmentation du nombre de passages devient une problématique importante en termes de charges de main d’œuvre. A cela s’ajoute l’augmentation du risque climatique qui conduit à un nombre de jours disponibles plus faible et donc à une problématique d’organisation du travail.
Sécurité et santé au travail : risques supplémentaires d’apparition de TMS (exposition plus importante aux vibrations, postures de travail défavorables), augmentation de la charge mentale (plus de concentration, augmentation de la durée de travail, …), …
Cas 1 : Réduction de l’usage du glyphosate en grandes cultures pour les systèmes à base de labour
Description des solutions
Destruction des repousses par voie mécanique (Sol 1).
Pendant les intercultures courtes (2 à 4 mois: ex blé/colza) remplacer la destruction chimique des repousses par un travail du sol superficiel ou un labour.
Destruction des couverts végétaux par voie mécanique (Sol 2).
Pendant les intercultures longues (4 à 8 mois : ex blé/maïs) remplacer la destruction chimique du couvert par une destruction mécanique (broyage).
Déploiement actuel
En l’absence de statistique précise, on estime le déploiement actuel de ces solutions à hauteur de 50% pour les situations décrites. En particulier pour la destruction mécanique des couverts rendue souvent obligatoire dans les zones vulnérables.
Niveau de réduction d’utilisation et / ou d’impact potentiel
En l’absence de statistiques précises, il est possible d’avancer les potentiels de réduction suivants en pourcentage glyphosate total utilisé en grandes cultures :
- Destruction mécanique des repousses : 10%.
- Destruction mécanique des couverts : 20%.
Freins à lever et conditions de réussite
- Equipements spécifiques (déchaumeurs grande largeur rapides, broyeurs de résidus,…).
- Prise en compte, dans la réglementation, des dates d’implantation SIE/CIPAN et de leur compatibilité avec les travaux à réaliser qui peuvent être impactés par les conditions climatiques.
Limites
- Temps disponible au regard de la praticabilité des sols.
- Gestion incertaine des vivaces.
- Remise en question des techniques de conservation des sols.
Surcoût et/ou gain de la solution
Déploiement envisagé dans le temps
Ces solutions pourraient être généralisée, si les freins principaux de surcoût et d’organisation du travail sont levés dans les délais suivants :
- Destruction des repousses par voie mécanique : 1 à 3 ans.
- Destruction des couverts végétaux par voie mécanique : 1 à 5 ans.
Cas 2 – Réduction de l’usage du glyphosate en grandes cultures pour les systèmes à base de non labour ou semis direct pour la gestion des repousses en intercultures très courtes
Description des solutions
En système de culture sans labour, pendant les intercultures très courtes (moins de 2 mois : ex colza/blé, blé/maïs, blé/betterave, blé/pomme de terre, …), remplacer la destruction chimique des éventuelles repousses par un travail du sol superficiel.
Déploiement actuel
En l’absence de statistique précise, on estime que la pratique de destruction des repousses sans glyphosate est quasiment nulle.
Niveau de réduction d’utilisation et / ou d’impact potentiel
En l’absence de statistiques précises, il est possible d’avancer les potentiels de réduction suivants en % glyphosate total utilisé en grandes cultures :
- Destruction des repousses en interculture très courte et non-labour : 5%.
Freins à lever et conditions de réussite
- Equipements spécifiques (déchaumeurs grande largeur rapides).
- Prise en compte, dans la réglementation, des dates d’implantation SIE/CIPAN et de leur compatibilité avec les travaux à réaliser qui peuvent être impactés par les conditions climatiques.
Limites
- Temps disponible en particulier en système sans labour et praticabilité des sols.
- Gestion incertaine des vivaces.
Surcoût et/ou gain de la solution
Déploiement envisagé dans le temps
Cette solution pourrait être généralisée, dans un délai de 1 à 3 ans, si les freins principaux de surcoût et d’organisation du travail sont levés.
Cas 3 – Réduction de l’usage du glyphosate en grandes cultures pour toutes les situations en optimisant les conditions d’applications
Description des solutions
- Optimiser les doses de glyphosate en fonction du couvert et des conditions climatiques (en fonction du stade et du type d’adventices).
- Appliquer l’herbicide, indispensable pour lutter contre les vivaces, uniquement sur les zones infestées. Cette opération ne peut être réalisée à court terme qu’en mode manuel mais pourrait s’automatiser à l’avenir avec un système de repérage géolocalisé combiné avec un déclenchement automatique du pulvérisateur.
Déploiement actuel
En absence de statistique précise, on estime qu’une faible partie des agriculteurs utilisent ces techniques d’optimisation, faute en particulier d’équipements adaptés.
Niveau de réduction d’utilisation et / ou d’impact potentiel
En l’absence de statistiques précises, il est possible d’avancer les potentiels de réduction suivants en % glyphosate total utilisé en grandes cultures :
- Optimisation des applications et applications localisée : 10%.
Freins à lever et conditions de réussite
- Equipements spécifiques (station météo, OAD, géolocalisation, automatismes d’application, …).
- Prise en compte, dans la réglementation, notamment des dates d’implantation SIE/CIPAN et de leur compatibilité avec les travaux à réaliser qui peuvent être impactés par les conditions climatiques.
Limites
- Prise de risque liée à la climatologie.
Surcoût et/ou gain de la solution
Déploiement envisagé dans le temps
Cette solution pourrait être généralisée, dans un délai de 1 à 3 ans, si les freins principaux de surcoût et d’organisation du travail sont levés.