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Vigne
Maladies
Fiche
99

Lutte contre l’oïdium en vigne avec l’hydrogénocarbonate de potassium

Réduction de l'IFT de 2 voire plus en condition de faible pression maladie.

La solution

L’hydrogénocarbonate (ou bicarbonate) de potassium est une substance naturelle d’origine minérale qui peut être utilisée contre l’oïdium en viticulture.

Mode d’action :

L’hydrogénocarbonate de potassium agit par contact sur les champignons pathogènes tant en préventif, en inhibant la germination des spores, qu’en curatif, en asséchant le pathogène présent à la surface du végétal. Sur oïdium, il inhibe également le développement du mycélium et la sporulation.

Son mode d’action « multi-sites » permet de réduire considérablement le risque de résistance.

Efficacité :

Le pathogène peut être véhiculé par la pluie L’hydrogénocarbonate de potassium étant une substance active très soluble dans l’eau, son efficacité préventive dépend de plusieurs facteurs dont la résistance au lessivage du produit formulé.

Durée de vie de la solution :

La durée de protection est de 7 à 10 jours en préventif.

Application :

L’hydrogénocarbonate de potassium peut s’utiliser sur vigne tant en application préventive que sur oïdium déclaré. Il peut être utilisé seul à sa dose recommandée ou en alternance avec une autre spécialité autorisée sur cet usage, notamment en cas de forte pression maladie. Il sera associé avec du soufre pour une protection “100% biocontrôle” optimisée. Une application en curatif sur oïdium déclaré contribue à limiter l’évolution de la maladie par assèchement, en complément d’une autre solution.

Formulation, dose homologuée, nombre maximal d’applications, intervalle minimum entre applications, Délai de rentrée (DRE) et Délai Avant Récolte (DAR) 1 :

Utilisable en Agriculture Biologique (UAB) et Certificats d’Economie de Produits Phytosanitaires (CEPP) :

D’un point de vue réglementaire, l’hydrogénocarbonate de potassium figure sur la liste des produits de biocontrôle 2. L’hydrogénocarbonate de potassium est UAB. Il est compatible avec la Protection Biologique Intégrée (PBI) et la Haute Valeur Environnementale (HVE). Cette solution est éligible au CEPP (Fiche action n° 2025-028 « Lutter contre divers champignons pathogènes du feuillage au moyen d’un produit de biocontrôle » 3).

La surface allouée à la vigne oscille autour de 800 000 hectares, soit environ 2,7 % de la Surface Agricole Utile (SAU) française. Avec près de 5 milliards de litres de vins produits, la France en est le premier producteur et exportateur mondial 4.

En vigne, les principales maladies fongiques sont le mildiou Plasmopara viticola et l’oïdium Erysiphe necator.

L’oïdium est présent aujourd’hui dans tous les vignobles. E. necator est un champignon ectoparasite obligatoire. Il se développe majoritairement à la surface des organes aériens vivants (feuilles, rameaux, inflorescences et baies). Sa présence est caractérisée par un feutrage conidien plus ou moins poudreux sur les feuilles 5. Les symptômes d’oïdium observés au printemps sont un ralentissement de la croissance, un raccourcissement des entre-nœuds et une crispation des feuilles. L’apparition d’un feutrage blanchâtre sur les feuilles est une caractéristique commune des attaques d’oïdium sur de nombreuses espèces végétales cultivées.

Des attaques répétées et sévères sur la vigne diminuent la vigueur et la productivité des ceps, et peuvent entraîner leur mort. L’oïdium entraine ainsi des pertes de rendements par une réduction de la photosynthèse des cépages sensibles. L’oïdium peut aussi affecter la qualité gustative des vins. En effet, il modifie la teneur en sucre, en protéines, en tannins et en polyphénols de baies. E. necator n’a pas besoin d’eau liquide pour germer et se développer 5.

Divers facteurs abiotiques favorisent le développement du champignon tels qu’une hygrométrie élevée, une faible luminosité et une température comprise entre 4°C et 35°C. Le vent (vitesse supérieure à 3m/s) entraine la dispersion des spores 5.

Niveau de réduction d’utilisation et/ou d’impact potentiel

L’hydrogénocarbonate de potassium utilisé sur l’oïdium de la vigne permet un gain d’au minimum 2 IFT, voire plus en condition de faible pression maladie.

Surcoût et/ou gain de la solution

Le coût d’utilisation de l’hydrogénocarbonate de potassium est en moyenne de 45-55  €/ha en association avec du soufre. En comparaison, le coût à l’usage de solutions conventionnelles varie de 7 à 65 €/ha 7.

Il s’utilise avec le même matériel de pulvérisation que les traitements conventionnels, donc sans surcoût.

Impact santé / organisation du travail / pénibilité

Santé : L’hydrogénocarbonate de potassium est exempt de classement toxicologique, contrairement à la plupart des fongicides conventionnels. Cette substance active est exempte de Limite Maximale de Résidus (LMR) ce qui la rend intéressante dans une démarche de qualité comme les démarches « zéro résidu » ou autre cahier des charges de filières.

Organisation du travail/pénibilité : Cette solution peut nécessiter un nombre de passages plus important qu’avec une solution conventionnelle et une plus grande vigilance quant à la qualité de la pulvérisation. Le DRE faible (6h) facilite le confort d’utilisation pour les travailleurs. Le DAR court (1 jour) permet une souplesse d’intervention jusqu’à la veille de la récolte.

Freins à lever et conditions de réussite

La qualité et les conditions d’application sont essentielles à la réussite du traitement. L’hydrogénocarbonate de potassium doit être employé dans le cadre d’une stratégie de protection globale contre l’oïdium, intégrant la prophylaxie, d’autres méthodes de biocontrôle voire l’utilisation de fongicides conventionnels à dose modulée, notamment en cas de forte pression maladie.

L’utilisation de l’hydrogénocarbonate en vigne contre l’oïdium couvrait en 2020 près de 60 000 ha déployés, soit 1,3 % de la surface viticole totale concernée par la maladie (4,7 millions ha déployés, sachant que la totalité du territoire viticole est concernée par la maladie).

 

Indicateurs de déploiement :

  • Ratio [% ha protégés avec hydrogénocarbonate de potassium / % du potentiel ha totaux protégés contre la maladie (biocontrôle + conventionnel)]. Cet indicateur étant difficile à quantifier directement, il nécessite la mise en place de suivis réguliers auprès des producteurs et des acteurs de la filière, par exemple via des enquêtes annuelles sur les pratiques agricoles ou des études panel.
  • Ventes d’hydrogénocarbonate de potassium, toutes filières confondues (source BNV-D Traçabilité 6).
  • Nombre de CEPP obtenus.

Vigne.

Les produits commerciaux homologués contenant la solution sont disponibles sur le site Ephy de l’Anses : https://ephy.anses.fr/substance/potassium-hydrogen-carbonate

 

Fiches cellule RIT – centre de ressources cuivre :

 

Pour approfondir ce sujet, vous pouvez consulter les sites suivants :

  1. hydrogénocarbonate de potassium. Ephy (Anses) https://ephy.anses.fr/substance/potassium-hydrogen-carbonate.
  2. Quels sont les produits de biocontrôle ? Ministère de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire https://agriculture.gouv.fr/quels-sont-les-produits-de-biocontrole.
  3. Lutter contre divers champignons pathogènes du feuillage au moyen d’un produit de biocontrôle. Ecophytopic https://ecophytopic.fr/cepp/proteger/lutter-contre-divers-champignons-pathogenes-du-feuillage-au-moyen-dun-produit-de.
  4. Infographie - La viticulture française. Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt https://agriculture.gouv.fr/infographie-la-viticulture-francaise.
  5. Erysiphe necator. Ephytia https://ephytia.inra.fr/fr/C/6091/Vigne-Oidium-Erysiphe-necator.
  6. BNV-D Traçabilité. https://ventes-produits-phytopharmaceutiques.eaufrance.fr/.
  7. Coût des fournitures en viticulture | évolutions techniques et réglementaires. https://www.coutdesfournitures.fr/.