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Cultures légumières, fruitières, champignon de couche
Maladies
Fiche
84

Lutte contre l’oïdium en maraichage et contre la moniliose et la tavelure en arboriculture avec l’hydrogénocarbonate de potassium

Réduction de l’IFT entre 1 et 2 selon les itinéraires techniques.

Coût se situant dans la fourchette moyenne à haute d’un traitement conventionnel.

La solution

L’hydrogénocarbonate de potassium (ou bicarbonate de potassium) est une substance naturelle d’origine minérale qui peut être utilisée contre des maladies majeures en maraîchage ou en arboriculture.

Mode d’action :

L’hydrogénocarbonate de potassium agit par contact sur les champignons pathogènes tant en préventif, en inhibant la germination des spores, qu’en curatif par effet stop en asséchant le pathogène présent à la surface du végétal. Sur oïdium, il inhibe également le développement du mycélium et la sporulation.

Son mode d’action « multi-sites » permet de réduire considérablement le risque de résistance.

Efficacité :

Le pathogène peut être véhiculé par la pluie. L’’hydrogénocarbonate de potassium étant une substance active très soluble dans l’eau, son efficacité préventive va dépendre de plusieurs facteurs dont la résistance au lessivage.

Durée de vie de la solution :

La durée de protection est de 7 à 10 jours en préventif contre 1 à 2 jours en curatif.

Application / Utilisation :

  • En arboriculture contre la tavelure

L’hydrogénocarbonate de potassium s’utilise en application préventive ou par effet stop en curatif, le plus tôt possible après la contamination sans dépasser 12 à 24 heures selon les conditions météorologiques (de 300°H jusqu’à 400°H de températures cumulées). L’association avec une dose modulée de

  • En arboriculture contre la moniliose

En préventif, l’hydrogénocarbonate de potassium est positionné avant un épisode contaminant faible à modéré. En curatif, il est appliqué au plus tôt après la contamination et l’apport est renouvelé en cas de moindre résistance au lessivage (notamment en cumul de pluie > 20mm). La prophylaxie intègre l’aération du verger par une taille adéquate, la taille en vert, l’élimination des momies ainsi que le pilotage de l’irrigation et de la fertilisation azotée.

  • En maraichage contre l’oïdium

L’hydrogénocarbonate de potassium peut s’utiliser en application préventive ou curative sur oïdium déclaré. Du fait de son mode d’action, il est particulièrement valorisé après une pluie ou en conditions humides. Il peut être utilisé seul à sa dose recommandée ou en alternance avec une autre spécialité autorisée sur cet usage pour une protection optimisée. Une application en curatif sur oïdium déclaré peut aussi contribuer à limiter l’évolution de la maladie par assèchement, en complément d’une autre solution. Pour une efficacité optimale, une application répétée tous les 7 jours est recommandée.

  • En champignon de couche

L’hydrogénocarbonate de potassium est autorisé depuis février 2020 comme inducteur de la fructification des cultures de champignon de couche.

Formulation, dose homologuée, nombre maximal d’applications, intervalle minimum entre applications, Délai de Rentrée (DRE) et Délai Avant Récolte (DAR) : 1

Utilisable en Agriculture Biologique (UAB) et Certificats d’Economie de Produits Phytosanitaires (CEPP) :

D’un point de vue réglementaire, l’hydrogénocarbonate de potassium figure sur la liste des produits de biocontrôle 2. L’hydrogénocarbonate de potassium est UAB. Il est compatible avec la Protection Biologique Intégrée (PBI) et la Protection Fruitière Intégrée (PFI). Cette solution est éligible au CEPP (Fiche action n° 2025-028 « Lutter contre divers champignons pathogènes du feuillage au moyen d’un produit de biocontrôle » 3).

 

La tavelure du pommier est causée par le champignon Venturia inaequalis 4. Il est à la fois saprophytique (se nourrit de matière organique morte telle que les feuilles au sol) et parasite 4. Sur pommier, la tavelure est la principale maladie fongique en termes d’impact économique. Elle entraine des dégâts quantitatifs, un échec de protection . Mais elle entraine également des dégâts qualitatifs. En effet, les normes européennes de commercialisation écartent sinon déprécient les pommes tavelées. Les symptômes sont des lésions noires ou brunes à la surface des feuilles, des bourgeons et des fruits. Cette maladie est récurrente et nécessite de nombreuses interventions chaque année.

La moniliose des arbres fruitiers est une maladie fongique qui est due à plusieurs espèces de champignons phytopathogènes du genre monilinia 5 6 7. Elle se traduit par des symptômes de dessèchement des boutons floraux et des pousses, de chancres sur les rameaux et de pourriture brune des fruits. Les dégâts touchent tant les arbres et les fruits dans les vergers, que les fruits en phase de transport et de conservation, causant des en arboriculture fruitière.

L’oïdium est une maladie fongique pathogène importante en cultures maraîchères solanacées et cucurbitacées ainsi que sur la fraise. Différents champignons pathogènes sont responsables des dégâts selon les cultures 8 9. Les symptômes sont assez semblables avec l’apparition d’un feutrage blanc sur les feuilles et parfois sur les fruits (cas de la fraise par exemple). Le champignon dégrade les tissus foliaires, ce qui contribue à l’affaiblissement de la plante et à la baisse du rendement. Les fruits touchés sont en général non commercialisables. Sans intervention adéquate, les pertes peuvent atteindre jusqu’à 50 % de la production.

Niveau de réduction d’utilisation et / ou d’impact potentiel

L’utilisation sur les 3 cibles (tavelure, monilioses et oïdium) permet un gain de 1 à 2 IFT selon les itinéraires techniques.

Face au retrait de nombreuses substances actives par rapport à leurs classements toxicologiques notamment contre la tavelure, l’hydrogénocarbonate de potassium est une solution efficace pouvant les substituer.

Surcoût et / ou gain de la solution

Le coût d’utilisation de l’hydrogénocarbonate de potassium est en moyenne de 35-45€ par hectare traité en tavelure et oïdium et 75 €/ha en moniliose, ce qui situe cette solution dans la fourchette moyenne à haute d’un traitement conventionnel. En effet, le coût moyen d’un traitement fongicide est de 25 €/ha (12 à 60 €/ha) contre la tavelure, 30 €/ha (12 à 70 €/ha) contre la moniliose, 37 €/ha contre l’oïdium. En revanche, il s’utilise avec le même matériel de pulvérisation que les fongicides conventionnels, donc sans surcoût d’application.

Impact santé / organisation du travail / pénibilité

Santé : L’hydrogénocarbonate de potassium ne présente pas de classement toxicologique, contrairement à la plupart des fongicides conventionnels. Son utilisation permet ainsi d’abaisser l’impact potentiel sur la santé des utilisateurs. De plus, cette substance active est exempte de Limite Maximale de Résidus (LMR) ce qui la rend intéressante dans une démarche de qualité comme les démarches « zéro résidu » ou autre cahier des charges de filières.

La tavelure nécessite habituellement un grand nombre de traitements, les solutions à base d’hydrogénocarbonate de potassium ont donc toutes leur place pour substituer des applications de produits conventionnels notamment dans les stratégies de réduction des produits CMR (Cancérogène, Mutagène et Reprotoxique).

Organisation du travail/pénibilité :Cette solution peut nécessiter un nombre de passages plus important qu’avec une solution conventionnelle. Une plus grande vigilance quant à la qualité de la pulvérisation est requise. Le DRE (6h) et le DAR (1 jour) facilitent l’organisation des chantiers, notamment en culture sous abri et pour des cultures en production continue comme la tomate ou la fraise (travaux agricoles quasi quotidiens).

Freins à lever et conditions de réussite

La qualité et les conditions d’application sont essentielles dans la réussite du traitement. L’hydrogénocarbonate de potassium doit être employé dans le cadre d’une stratégie de protection globale contre l’oïdium, intégrant la prophylaxie, d’autres méthodes de biocontrôle et l’utilisation de fongicides conventionnels.

Pour les cultures longues, comme la tomate ou le concombre hors-sol, il peut être difficile de couvrir tout le cycle (nombre d’applications limité).

En 2019, l’utilisation de l’hydrogénocarbonate de potassium couvrait un peu moins de 15 000 ha déployés, soit environ 3,2% des surfaces totales concernées à savoir 465 000 ha déployés (439 000 ha contre la tavelure, 15 000 ha contre la moniliose et 10 800 ha pour l’oïdium en maraichage, en surface déployée).

 

Indicateurs de déploiement :

  • Ratio entre le % ha protégés avec hydrogénocarbonate de potassium et le % du potentiel ha totaux protégés contre la maladie (biocontrôle + conventionnel). Cet indicateur étant difficile à quantifier directement, il nécessite la mise en place de suivis réguliers auprès des producteurs et des acteurs de la filière, par exemple via des enquêtes annuelles sur les pratiques agricoles ou des études panel.
  • Ventes d’hydrogénocarbonate de potassium, toutes filières confondues (source BNV-D Traçabilité 10).
  • Nombre de CEPP obtenus.

Arboriculture : tavelure du pommier / monilioses du pêcher, de l’abricotier et du nectarinier.

Maraichage (oïdium) : fraise, framboise, petits fruits, tomate, aubergine, poivron, concombre, courgette, melon et autres cucurbitacées, artichaut, salade.

Champignon de couche.

Les produits commerciaux homologués contenant la solution sont disponibles sur le site Ephy de l’Anses : https://ephy.anses.fr/substance/potassium-hydrogen-carbonate.

Guide méthodes alternatives et prophylaxie « Maladies fongiques aeriennes en cultures légumières » de la DRAAF Grand Est - https://draaf.grand-est.agriculture.gouv.fr/cultures-legumieres-maraichage-a3392.html

 

Pour approfondir ce sujet, vous pouvez consulter les sites suivants :

  1. hydrogénocarbonate de potassium. Ephy (Anses) https://ephy.anses.fr/substance/potassium-hydrogen-carbonate.
  2. Quels sont les produits de biocontrôle ? Ministère de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire https://agriculture.gouv.fr/quels-sont-les-produits-de-biocontrole.
  3. Lutter contre divers champignons pathogènes du feuillage au moyen d’un produit de biocontrôle. Ecophytopic https://ecophytopic.fr/cepp/proteger/lutter-contre-divers-champignons-pathogenes-du-feuillage-au-moyen-dun-produit-de.
  4. Venturia inaequalis (tavelure du pommier). Ephytia https://ephytia.inra.fr/fr/C/20846/Pomme-Venturia-inaequalis-tavelure-du-pommier.
  5. Monilinia laxa (moniliose). Ephytia https://ephytia.inra.fr/fr/C/22095/Pomme-Monilinia-laxa-moniliose.
  6. Monilioses (Monilia spp.). Ephytia https://ephytia.inra.fr/fr/C/21500/Prunier-d-Ente-Monilioses-Monilia-spp.
  7. Moniliose des arbres fruitiers. Ephytia https://ephytia.inra.fr/fr/C/11583/Hypp-encyclopedie-en-protection-des-plantes-M-fructigena-M-laxa-moniliose-des-arbres-fruitiers.
  8. Oïdiums. Ephytia https://ephytia.inra.fr/fr/C/23058/Tropileg-Oidiums.
  9. Podosphaera aphanis (Wallr.) U. Braun & S. Takam. (2000) Oïdium du fraisier. Ephytia https://ephytia.inra.fr/fr/C/11588/Hypp-encyclopedie-en-protection-des-plantes-Podosphaera-aphanis-oidium-du-fraisier.
  10. BNV-D Traçabilité. https://ventes-produits-phytopharmaceutiques.eaufrance.fr/.