La solution
La lutte préventive contre le mildiou de la vigne est très complexe ; un certain nombre de mesures prophylactiques permettent de réduire l’inoculum et les contaminations mais ne suffisent pas. Un raisonnement de la lutte chimique est possible grâce au suivi de la maturation des œufs d’hiver, à la lecture des Bulletins de Santé du Végétal (BSV), au développement des outils d’aide à la décision. Ces OAD reposent sur les modèles de prévision des risques épidémiques en viticulture, sur des réseaux de données météorologiques et des réseaux de parcelles témoins.
Même si des solutions prophylactiques et alternatives sont disponibles, la lutte chimique reste le moyen le plus important et le plus efficace contre le mildiou de la vigne. Lorsque la pression de maladie est importante, il convient de réaliser un certain nombre de traitements pendant toute la croissance de la vigne, en fonction de la vitesse de croissance des rameaux et des feuilles, de la fréquence des pluies, de la température, de la pression parasitaire. Les fongicides conventionnels étant encore la part la plus importante de l’IFT sur vigne, il est aujourd’hui indispensable d’optimiser leur utilisation afin de réduire de manière conséquente leur usage ; en parallèle la diminution réglementaire des apports de cuivre rend la maîtrise du mildiou plus complexe.
Dans ce contexte, l’utilisation de phosphonates de biocontrôle (phosphonate de potassium, disodium phosphonate) constitue une alternative particulièrement intéressante compte tenu de leur efficacité, liée d’une part à la double activité fongicide et de stimulation des défenses naturelles, mais aussi en raison d’une systémie ascendante observée. Ils agissent directement sur le pathogène (effet fongicide principal) mais aussi indirectement comme potentialisateur (stimulation des défenses des plantes) en activant le système de défense de la plante qui réagira rapidement dès la première attaque. La systémie permet principalement de protéger les organes néoformés entre deux apports. Il peut aussi permettre de disposer d’une meilleure résistance au lessivage. Du fait de leur mode d’action multisite, ils sont peu sujets au risque d’apparition de résistance, ce qui en fait des solutions pérennes.
Les phosphonates de biocontrôle s’utilisent de façon préventive à tout événement contaminant. Leur utilisation compte dans l’IFT biocontrôle mais pas dans l’IFT général sur lequel porte les stratégies de réduction. En cas de faible pression, l’usage de phosphonates en solo est possible sous réserve de raccourcir les cadences ; il est toutefois recommandé de les associer avec un fongicide partenaire de contact à dose réduite, afin de compléter l’efficacité sur feuilles et d’assurer une protection optimale des grappes. La gestion des cadences entre deux applications est tout aussi importante qu’avec n’importe quel autre fongicide, notamment en cas de forte précipitation. La modulation de la dose est sans effet sur la résistance vis-à-vis du produit d’association.
L’appui d’un conseiller technique et les préconisations du metteur en marché aideront à choisir le partenaire le plus adapté à l’itinéraire technique, à viser la bonne modulation de dose et au respect des exigences de cahiers des charges.