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Blé tendre
Maladies
Fiche
6

Lutte contre les maladies du blé tendre par la résistance des variétés

Amélioration des plantes
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15
% de réduction des fongicides, soit une réduction de l’ordre de 0,24.

La solution

La solution est constituée de l’usage généralisé de variétés de blé tendre résistantes aux maladies par les agriculteurs. Le marché des semences de blé tendre propose actuellement des variétés présentant des profils de résistance variés selon les pathogènes. Les informations sur ces variétés sont mises à disposition des agriculteurs par les canaux de conseils techniques classiques.

Mode d'action

Pour des raisons agronomiques, économiques et environnementales, la résistance aux maladies est un des principaux critères de choix des variétés de blé tendre par les agriculteurs. Le choix nécessairement multicritère prend aussi en compte d’autres caractéristiques variétales comme la qualité spécifique au marché visé (ex : teneur en protéines), la productivité, la résistance à la verse et à certains ravageurs.

Le choix de la variété va aussi dépendre des conditions pédoclimatiques de chaque territoire 1.

Le catalogue des variétés de blé tendre est présenté sous forme de tableau. Il est mis à jour régulièrement et disponible à l’adresse suivante : https://www.arvalis.fr/infos-techniques/ble-tendre-le-catalogue-des-varietes-reactualise.

Citons par exemple les résistances à 4 pathogènes majeurs :

  • Septoriose : des variétés à profils de résistance intéressants sont présentes depuis quelques années. Notons aussi que les progrès de la génétique (identification récente de plusieurs gènes de résistances) laissent encore espérer des progrès en la matière.
  • Rouille brune : de nombreux gènes de résistances sont connus et identifiés dans les variétés actuellement proposées. Plusieurs présentent des niveaux de résistance très intéressant.
  • Rouille jaune : la situation est globalement la même que pour la rouille brune, bien que cela ne concerne pas forcément les mêmes variétés.
  • Fusariose de l’épi : la recherche de variétés résistantes est actuellement un des enjeux de la sélection variétale. Quelques variétés présentent des profils intéressant en la matière. Pour la fusariose et ou l'accumulation de DON, on peut considérer qu'à partir d'une cotation de 6 le niveau de résistance est élevé (2 variétés sont actuellement notées 7 ou plus sur 112 variétés).

Certificats d’Economie de Produits Phytosanitaires (CEPP) :

Cette solution est éligible aux CEPP : Fiche action n°2024-029 :  Réduire le nombre de traitements au moyen de variétés de blé tendre assez résistantes aux bio-agresseurs et à la verse 2.

Le blé tendre est la première production végétale en France. La surface allouée à cette culture oscille autour de 5 millions d’hectares, soit environ 18 % de la Surface Agricole Utile (SAU) française 3. Cette culture a un IFT moyen de l’ordre de 5,1 (source agreste « Enquête Pratiques culturales en grandes cultures 2021 » 4).

Les attaques de pathogènes constituent un des principaux facteurs limitants de la production de céréales à paille en France, notamment celle du blé tendre. Les pertes engendrées sur le rendement peuvent aller jusqu’à 35 à 40 % du potentiel en cas d’attaques sévères et combinées de différentes maladies. Selon le pathogène, un impact sur la qualité (technologique et sanitaire) peut aussi devenir significatif dans certaines situations. Le cortège des maladies affectant le blé est constitué par des champignons pathogènes aériens responsables d’attaques sur feuilles (septorioses, rouilles, fusariose à Microdochium…) ou sur épis (fusarioses), des champignons pathogènes telluriques (piétin-échaudage, piétin-verse, fusariose du plateau de tallage…) et de virus ou apparentés (jaunisse nanisante de l’orge, mosaïques…). 

La protection phytosanitaire contre les maladies fongiques représente un poste important dans l’itinéraire technique, avoisinant 1,6 IFT pour le blé en moyenne en France (IFT Fongicide Blé tendre : 1,4 ; IFT Fongicide Blé dur : 1,3). Celle-ci se raisonne au sein de stratégies de protection intégrée incluant des leviers agronomiques, génétiques et l’utilisation d’outils d’aide à la décision.

La protection contre la jaunisse nanisante de l’orge repose aussi sur une démarche de protection intégrée multi-leviers dont le volet phytosanitaire implique la lutte insecticide contre le vecteur puceron.

Concernant les mosaïques, aucun traitement curatif n’est disponible et la contamination d’une parcelle est souvent définitive. La lutte repose donc uniquement sur la génétique.

Au regard de ces éléments et du cadre de production actuel visant à réduire l’usage des produits phytosanitaires, l’obtention, l’emploi et la pleine valorisation des résistances des variétés de blé tendre vis-à-vis du cortège de pathogènes en France sont, et seront encore plus à l’avenir, des leviers majeurs de la protection intégrée des cultures.

Niveau de réduction d’utilisation et/ou d’impact potentiel

Le travail réalisé dans le cadre la fiche CEPP n°2024-029 a permis d’estimer une baisse d’IFT fongicide d’environ 0,24 (par rapport à un IFT moyen actuel proche de 1,6) dans le cadre d’une valorisation correcte des résistances variétales aux maladies fongiques.

Impact santé / organisation du travail / pénibilité / environnement        

Il n’y a pas d’impacts particuliers sur la santé de l’opérateur/agriculteur lors du semis. L’utilisation de variétés résistantes aux maladies ne modifie pas l’organisation du travail.

Freins à lever et conditions de réussite

Afin de pleinement mettre en place la solution proposée, il est nécessaire d’augmenter la production et la diffusion des informations nécessaires pour que les agriculteurs puissent valoriser pleinement et durablement les résistances variétales vis-à-vis des pathogènes du blé tendre dans le cadre des choix variétaux adaptés à leurs contextes pédoclimatiques de production.

Cela se décline en 3 axes :

  1. Soutenir et développer les dispositifs d’acquisition de références pour caractériser les variétés de céréales à paille vis-à-vis des résistances aux pathogènes. Ce point concerne à la fois les évaluations à l’inscription et en post-inscription, en utilisant de manière combinée et complémentaire les outils de caractérisation phénotypique et génotypique (présence/absence de gènes de résistance). La caractérisation phénotypique restera néanmoins toujours indispensable car le paysage des gènes de résistance présents dans les variétés et des souches de pathogènes est en constante évolution.
  2. Diffuser l’information via des canaux de diffusion efficaces incluant des outils d’aide (OAD) aux choix multicritères destinés aux agriculteurs, qui intègrent l’adaptation des variétés aux contextes pédoclimatiques de production (autres facteurs limitants, pression maladies, adéquation aux débouchés…). Ces OAD experts devront être accessibles directement aux agriculteurs via des canaux numériques, quels que soient leur positionnement géographique et leurs fournisseurs de semences.
  3. Développer des actions de gestion de la durabilité des résistances. L’introduction de gènes de résistances dans les variétés s’accompagne généralement d’une adaptation des populations de pathogènes qui peuvent les « contourner » plus ou moins rapidement selon les maladies. Une gestion durable des résistances présentes dans le matériel végétal proposé aux agriculteurs est donc primordiale. Celle-ci passera nécessairement par des actions coordonnées entre les différents acteurs mettant à disposition les variétés sur le terrain pour intégrer cette notion dans les outils de préconisation (alternance de sources de résistance dans le temps ou dans l’espace sur un même territoire par exemple).

Tableau présentant les surfaces de multiplication des variétés de blé tendre par année :

 

Indicateur de déploiement : 

L’indicateur de déploiement est le taux d’utilisation de variétés assez résistantes aux maladies. Il peut être calculé grâce aux : 

  • Statistiques de multiplication des variétés assez résistantes aux maladies (reprise de la méthode d’estimation proposée par la fiche CEPP).
  • Données d’enquête de pratiques culturales indiquant le taux d’utilisation de variétés résistantes et la prise en compte de ce caractère dans le raisonnement de la protection phytosanitaire par les agriculteurs.

Blé tendre.

  1. Quelle variété de blé tendre pour votre région ? Perspectives Agricoles https://www.perspectives-agricoles.com/conduite-de-cultures/quelles-varietes-de-ble-tendre-pour-votre-region-les-valeurs-sures-et-de (2023).
  2. Réduire le nombre de traitements au moyen de variétés de blé tendre assez résistantes aux bioagresseurs et à la verse | Ecophytopic. https://ecophytopic.fr/cepp/prevenir/reduire-le-nombre-de-traitements-au-moyen-de-varietes-de-ble-tendre-assez-2.
  3. Le blé tendre. https://www.intercereales.com/le-ble-tendre.
  4. Enquête Pratiques culturales en grandes cultures 2021 - Principaux résultats|Agreste, la statistique agricole. https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/disaron/Chd2413/detail/.