La solution
Importance de la prophylaxie
Le premier facteur clé de la gestion du botrytis est le recours à la prophylaxie qui, à elle seule, peut permettre une bonne gestion du botrytis lors des années à pression faible et / ou moyenne. C’est aussi un prérequis indispensable avant d’appliquer toute solution de biocontrôle contre la pourriture grise. Elle va permettre d’abaisser la pression parasitaire mais aussi de mieux exposer les grappes à la pulvérisation.
L’objectif des moyens prophylactiques est de limiter les facteurs favorisant le champignon, à savoir un micro-climat plus aéré, ventilé et exposé, dans la zone des grappes. Mais encore la gestion de la vigueur des vignes (enherbement, charge et entassement des grappes limités), et enfin le recours à l’effeuillage : élimination d’une partie des feuilles de la zone des grappes, contribuant aussi à l’aération et l’exposition à la lumière pour défavoriser le champignon pathogène.
Enfin il faut veiller à ne pas laisser proliférer les tordeuses de la grappe (eudé- mis, cochylis) qui occasionnent, notamment sur les générations de fin de saison, des blessures et une vection de l’inoculum très propices à la maladie.
Biocontrole
Lorsque le levier prophylactique n’est pas suffisant, il est possible de lutter contre le botrytis avec du biocontrole. Actuellement, deux grands types de produits de biocontrôle sont disponibles sur le marché contre B.cinerea en viticulture :
- Micro-organismes vivants : ils font intervenir des bactéries ou des champignons à action fongicide ou compétitrice. Certains de ces micro-organismes produisent des substances naturelles à action fongicide agissant sur la paroi du pathogène d’autres agissent par la compétition spatiale, nutritive ou par des composés toxiques (phénomène d’antibiose).
- Produits d’origine naturelle
- A action directe fongicide : ces produits vont directement cibler les spores et mycélium de cinerea. Les solutions formulées à base de bicarbonate de potassium (hydrogénocarbonate de potassium) et homologuées sur botrytis agissent par contact sur les cellules fongiques en perturbant le pH et la pression osmotique, autant en préventif sur les spores que sur la maladie déclarée en asséchant le pathogène. D’autres solutions à base de terpènes d’origine végétale vont affecter l’intégrité des parois et membranes cellulaires du champignon et perturber les organites cellulaires.
- A action indirecte: Lorsqu’appliquées juste avant fermeture de la grappe, les spécialités à base de terpènes vont également assécher l’environnement proche du Botrytis et contrarier son développement. les régulateurs de croissance à base d’acide gibbérellique appliqués à l’apparition des inflorescences stimulent l’allongement de la rafle pour obtenir des grappes plus aérées, moins favorables à l’installation de la maladie.