Niveau de réduction d’utilisation et/ou d’impact potentiel
Dans les systèmes bio, le robot prend en charge l’intégralité des étapes de désherbage. Peu de robots sont utilisés en conventionnel, mais celui pourrait en principe permettre des réductions importantes de l’IFT herbicide par sa capacité à désherber sur le rang de betterave. Cette diminution dépendra de la capacité du robot à intervenir dans de bonnes conditions pédoclimatiques, ces dernières étant très variables d’une année sur l’autre.
Surcoût et/ou gain économique de la solution
Le robot représente un surcoût certain pour les agriculteurs. Cet investissement est toutefois à nuancer aux regards des économies faites sur le désherbage manuel par exemple dans les systèmes bio. Les calculs économiques ont montré qu’un passage de robot, qui permet d’économiser de la main d’œuvre, présentait un coût à l’ha inférieure au recours à la main d’œuvre pour du désherbage manuel. Il faut aussi avoir à l’esprit que cette technologie représente deux outils : un semoir et une bineuse de précision, et qu’il faut comparer son coût non pas à un mais deux outils. Dans de nombreuses régions, des aides à l’investissement sont disponibles pour réduire le coût d’investissement de cette technologie vis à vis de sa capacité à réduire l’usage de produits phytosanitaires. Enfin le Farmdroïd peut être utilisé sur d’autres cultures que la betterave sucrière (oignon, colza etc.), une diversification de son usage permet d’optimiser ses charges de mécanisation.
Impact santé / organisation du travail / pénibilité / environnement
Santé : Comme tous les outils de désherbage mécanique, les robots limitent le recours aux herbicides chimiques, réduisant ainsi les risques pour la santé des opérateurs. De plus, grâce à leur caractère autonome, il n’y a pas de risque d’inhalation de poussières provenant du sol dans des conditions pédologiques sèches. Le robot substitue assez fortement le recours au désherbage manuel qui est pénible et éreintant.
Organisation du travail / pénibilité : Le travail sur le rang avec ces robots impose des débits de chantier très faibles, nettement inférieurs à ceux des outils de désherbage mécanique conventionnels tels que la bineuse, la herse étrille, la roto-étrille ou la houe rotative.
Pour Farmdroïd, le débit de chantier pour le semis et le désherbage est d’environ 4 ha/jour. Cependant, grâce à leur autonomie, ces robots nécessitent peu ou pas d’intervention humaine, ce qui réduit considérablement, les couts de main d’œuvre, la pénibilité et la fatigue des opérateurs1.
Environnement : Le Farmdroïd est électrique, ce qui réduit les émissions de CO₂, améliore l’empreinte carbone et permet de réduire la dépendance des exploitations aux énergies fossiles.
Freins à lever et conditions de réussite 1 5
Précision et limite du désherbage :
Les robots permettent un désherbage précis sur le rang entre les betteraves, plus efficace que les outils classiques, mais restent superficiels (≈1 cm) et n’agissent efficacement que sur des adventices peu développées.
Le robot est particulièrement efficace pour le désherbage très précoce (dès 2 feuilles des betteraves). Au-delà de 8 feuilles, une bineuse traditionnelle devient plus performante.
Préparation du sol et semis :
Pour gagner du temps au semis, il est conseiller d’arpenter sa parcelle avec le robot à l’hiver pour ne pas à avoir cette opération parfois chronophage au moment du semis.
Le sol doit être finement préparé, nivelé et rappuyé.
Le binage à l’aveugle quelques jours après le semis (1 à 2 cm de profondeur) ne réduit pas toujours l’infestation d’adventices et peut parfois pénaliser la levée des betteraves si trop de terre est ramenée sur le rang. Il reste toutefois utile pour préparer le sol et faciliter l’action des couteaux de désherbage (action de nivèlement de la parcelle).
Conduite du désherbage et ajustements :
Le désherbage du rang et de l’inter-rang doit être réalisé dès que possible, en ajustant la profondeur, l’agressivité et la course des couteaux selon le stade des betteraves.
Des passages complémentaires d’autres outils mécaniques sont possibles, à condition de ne pas modifier l’état de surface du sol.
Une surveillance quotidienne du robot est nécessaire pour assurer son bon fonctionnement.
Conditions climatiques :
Comme tous outils de désherbage mécanique, les conditions climatiques peuvent perturber le calendrier des interventions. Par sa légèreté, le robot présente plus de flexibilité pour une intervention après une pluie. Cette flexibilité est toutefois à nuancer avec ses débits de chantier faibles.