La solution
Afin de limiter les sources d’inoculum primaire, il s’agit de :
- Lutter contre les repousses de pomme de terre :
- Dans la culture de pomme de terre, en récoltant le maximum de tubercules pour limiter les repousses par la suite (le nombre de tubercules laissés au champ est variable et a été estimé entre 20 000 à 300 000 par hectare !). Cela implique de réaliser l’arrachage quand les tubercules peuvent se détacher facilement des stolons, d’adapter l’écartement de l’arracheuse à celui réalisé à la plantation et au buttage, de vérifier la profondeur de terrage et d’adapter l’écartement des chaînes d’arrachage en fonction des variétés, mais aussi en fonction des conditions de récolte. Il convient également de ne pas enfouir profondément les petits tubercules laissés dans le sol à la récolte pour favoriser l’action destructrice du gel et éviter ainsi qu’ils ne germent dans les cultures suivantes. Après la récolte, réaliser régulièrement des travaux superficiels pour éliminer les repousses de pomme de terre et les adventices.
- Dans la rotation, éviter le labour après pomme de terre pour ne pas enfouir les tubercules. Enterrés à 20 cm, des tubercules de petite taille peuvent encore produire des repousses. En non labour, la levée des repousses sera régulière et leur destruction facilitée. Implanter, après une culture de pomme de terre, des cultures dites étouffantes (blé, ray-grass, etc.) ou une culture dans laquelle des méthodes efficaces d’élimination des repousses existent. Le désherbage des cultures qui suivent celle de la pomme de terre doit être adapté à la destruction des repousses, qui doit se faire préférentiellement dans l’année qui suit la culture de pomme de terre. Des solutions efficaces existent pour plusieurs cultures et notamment les céréales. Le traitement en localisé permet de supprimer les repousses dans les parcelles où la présence est faible et d’éliminer les quelques repousses levées tardivement.
- Gestion des tas de déchets. Avant le démarrage des plantations, il faut neutraliser les tas de déchets le plus souvent constitués d’écarts de triage à la mise en conservation ou à la mise en marché. La neutralisation s’opère par bâchage ou application de chaux vive sur les tas, présents en dehors des bâtiments sur l’exploitation ou à proximité des parcelles. Deux méthodes sont applicables pour gérer efficacement ces tas :
- A la chaux vive, s’il y a beaucoup de tubercules et un risque d’écoulement de jus, en mélangeant la chaux aux pommes de terre à la dose de 10 % du tonnage à traiter et en évitant l’écoulement des jus avec une ceinture de rétention autour du silo. Se protéger lors de l’application de la chaux par le port d’un masque, de lunettes, de gants, etc.
- Pose d’une bâche plastique lorsqu’il y a principalement de la terre (écart de triage), en recouvrant totalement le tas de déchets d’une bâche noire de type ensilage avant l’apparition de la végétation. La bâche doit être en bon état et maintenue au sol.
- Gestion de l’épandage de résidus de culture ou d’autres matrices contaminées. Les phases critiques de différents processus de traitement des déchets et d’effluents et les performances d’assainissement de différents procédés de décontamination comme le compostage, le lagunage, la méthanisation, la chloration et le traitement thermique ont été intégrés dans un outil interactif d’analyse de risque NEMA-RISK, développé par l’ANSES et la FN3PT. C’est un outil d’aide au choix de méthodes de désinfection relative aux nématodes pour des matrices issues des filières agricoles et industrielles. Il est accessible en ligne : https://www.umt-innoplant.fr/Actualites/Outil-d-analyse-des-risques et peut être exploité pour le choix et la mise en place de méthodes de décontamination pour les laboratoires, les stations de conditionnement, les industriels de la transformation agro-alimentaires, etc.