La solution
Il s’agit pour le producteur de déployer une combinaison de leviers d’ordre prophylactique, auxquels viennent s’ajouter les moyens de lutte curatifs, dont les herbicides. L’objectif est d’améliorer, sur le moyen terme, la lutte contre ces adventices tout en limitant le recours aux herbicides. Cette approche constitue également l’incontournable moyen d’assurer la durabilité des solutions tout en prévenant le risque d’apparition de résistance aux herbicides au sein des populations d’adventices.
- Moyens de lutte prophylactiques. Ils sont variés et dépendent du type d’adventice invasive ciblé.
Choix de la parcelle et rotations
La rotation est un levier efficace. Il s’agit d’introduire en premier lieu davantage de cultures d’hiver dans lesquelles ces adventices à germination estivale trouveront peu leur place.
Si la parcelle présente des niveaux d’infestations importants, il est préférable d’éviter les cultures de printemps pendant quelques années afin de rendre la situation plus facile à gérer.
Sourçage des apports organiques incorporant des composts
Le sourçage des apports organiques incorporant des composts afin d’identifier les composts risquant d’incorporer des résidus issus de parcelles contaminées, constitue une prévention du risque d’introduction de graines adventices viables dans les parcelles recevant ces apports
Qualité des semences
En règle générale, les semences certifiées répondent à des normes de pureté spécifique permettant de minimiser le risque d’introduction de graines exogènes à la parcelle.
Repérage et arrachage manuel en cas d’infestation réduite
Il s’agit de repérer les premières infestations : sur le rang pour le tournesol sauvage, souvent à l’entrée des parcelles mais aussi en bordure pour l’ambroisie et le datura. Une fois repérés, les premiers individus doivent faire l’objet d’un arrachage manuel sans oublier de porter des gants (datura).
Hygiène des agroéquipements
Ambroisie et datura : récolter les parcelles infestées en dernier et ensuite, assurer un nettoyage minutieux de la moissonneuse. Cette pratique permet de rompre le risque d’extension de la contamination du parcellaire.
Travail du sol
Le faux semis est un autre levier puissant mais avec un effet plus ou moins bénéfique en fonction de la date de semis et des conditions climatiques qui suivront. Pour l’ambroisie et le tournesol adventice, c’est un levier intéressant car ces adventices lèvent tôt (mi-mars) alors que pour le datura, qui se caractérise par des levées échelonnées tout l’été, l’effet est moins visible. Deux périodes sont possibles :
– au printemps : préparation précoce des sols ou faux semis pour favoriser une levée de ces adventices, puis décalage de la date de semis à la première décade de mai. Au moment du semis, les adventices sont détruites soit avec un herbicide non sélectif, soit avec un passage superficiel d’outil, efficace uniquement si les conditions climatiques après le passage d’outil sont séchantes.
– pendant l’interculture d’été et de début d’automne (après céréales ou protéagineux par exemple). Selon la pluviométrie, c’est aussi une période favorable à la levée des adventices. Il s’agit autant d’éviter la montée à graines (herbicide non sélectif, broyage), que d’induire de nouvelles levées par le faux semis (déchaumage, travail mécanique).
Qualité d’implantation de la culture
Les pertes à la levée de la culture laissent des espaces libres dans lesquels les adventices se développent plus librement. Maintenir un peuplement optimal limite donc ce phénomène. Le datura est l’espèce la plus sensible à la compétition à la lumière. Cependant même à l’ombre les daturas accélèrent leur cycle et produisent quelques bogues qui contribuent à l’enrichissement du stock grainier.
- Moyens complémentaires
Une utilisation optimale des herbicides
Il s’agit d’utiliser les herbicides les plus appropriés (les plus efficaces contre l’espèce ciblée mais aussi ceux qui respectent une diversité de mode d’action pour limiter le risque de résistance) et de respecter scrupuleusement un conseil adapté à chaque situation : stade d’application, modalité d’application (exemple : fractionnement) et dose, cultures suivantes.
Le désherbage mécanique
C’est un excellent complément à la lutte herbicide, en particulier le binage, mais il est important de retenir que ce n’est pas toujours une solution complète dans la mesure où d’une part le datura est capable de repartir en végétation après un binage et d’autre part la non gestion du rang peut laisser suffisamment d’ambroisie dans une parcelle pour qu’elle soit préjudiciable à la culture.