La solution
La solution consiste à raisonner la succession culturale (allongement et diversification des familles de plantes de la rotation, des espèces voire des variétés au sein d’une même espèce) pour perturber les cycles de développement et de multiplication des bio-agresseurs et diminuer les inoculums dans le sol. Les cultures intermédiaires font partie de la réflexion.
L’allongement des rotations permet d’augmenter le nombre d’années avant le retour, sur une parcelle donnée, d’une culture appartenant à un groupe d’espèces favorable à la multiplication d’un bio-agresseur donné. Il permet également de mettre en place des actions visant à réduire l’inoculum (évitement, plantes pièges, travail du sol, solarisation, biofumigation, biocontrôle, …).
Quelques exemples sur cultures légumières sont donnés en annexe.
Contexte
Le sol est un milieu vivant où interagissent de très nombreux organismes, dont certains se développent aux dépens des plantes cultivées. Ces bio-agresseurs dits telluriques accomplissent tout ou partie de leur cycle dans le sol et attaquent la culture pendant cette phase : insectes, champignons, nématodes, bactéries. Ils peuvent survivre pendant des phases défavorables de très longue durée, grâce à des organes de conservation spécifiques : sclérotes, kystes… qui constituent l’inoculum primaire du sol. Le retour fréquent des cultures sensibles favorise la réactivation de cet inoculum, sa multiplication au fil des années et son maintien sur les résidus de cultures. Ainsi, le choix de la rotation des cultures détermine le risque d’exposition des cultures à leurs bio-agresseurs telluriques.
Une fois que le sol est contaminé, il est important de maintenir leur gestion de façon durable pour protéger les cultures sensibles et maintenir un niveau d’inoculum acceptable. Les stratégies de protection intégrée qui sont préconisées combinent prophylaxie, protections physique, biologique, variétale, culturale, et chimique en dernier recours. Lorsque ces solutions sont disponibles, aucune n’est suffisamment efficace à elle seule. En particulier, pour certains de ces bio-agresseurs, comme les nématodes, il est plus difficile d’agir une fois qu’ils ont pénétré la plante. Il est donc indispensable de combiner et de diversifier les techniques de protection au sein du système de culture pour accroître leur efficacité globale et toucher différentes phases du cycle biologique.