Les pollinisateurs jouent un rôle crucial dans les agroécosystèmes. Apprendre à les préserver et à mieux les connaître sont des éléments clés pour faire évoluer ses pratiques et ainsi relever le défi de leur sauvegarde. La cartographie nationale des initiatives en faveur des pollinisateurs réunit un panel de 104 démarches diversifiées à découvrir et redécouvrir.
Zoom sur le projet d’Agrobio, en Ille et Vilaine, qui utilise les bandes fleuries avec plantes de services pour attirer une biodiversité fonctionnelle sur les exploitations (fiche 91).
Semer des solutions dans les exploitations biologiques
La filière biologique maraîchère fait aujourd’hui face à de nombreux défis pour assurer une production compétitive. En Ille-et-Vilaine, le groupement AGROBIO35 cherche des leviers pour réduire l’usage des produits phytopharmaceutiques, en s’appuyant notamment sur la biodiversité fonctionnelle. Ils ont ainsi misé sur le fleurissement ciblé des exploitations, garantissant un service de pollinisation suffisant et la présence d’auxiliaires pour lutter contre les ravageurs.
Qu’est-ce que la biodiversité fonctionnelle ?
« Désigne l’ensemble des espèces qui rendent des services écosystémiques. Autrement dit, c’est la biodiversité utile aux agriculteurs. » Exemple : abeilles, bourdons, syrphes, chrysopes, macrolophus, coccinelles, acariens prédateurs, guêpes prédatrices, parasitoïdes…
Les plantes de service : la diversité fait la force
Le groupement d’agriculteurs a testé l’effet de l’implantation de bandes fleuries composées de plantes de services et d’espèces nectarifères et pollinifères adaptées aux besoins de l’exploitation pour soutenir et attirer les auxiliaires et pollinisateurs. En mélange ou en culture monospécifique, sous abri ou en plein champ, elles mesurent entre 1 et 5 mètres de large et sont alternées avec des cultures afin d’optimiser la diversité sur la parcelle. Chaque mélange et chaque espèce a une vocation bien spécifique.
Pour garantir une ressource alimentaire continue et de qualité aux pollinisateurs :
- Bien que la liste soit en constante évolution, les espèces choisies sont attractives pour les pollinisateurs domestiques et sauvages (moutarde, sarrasin, bourrache…). Ces espèces ont des périodes, des durées et des étages de floraison différents.
- Les pollinisateurs garantissent la pollinisation des cultures et améliorent donc le rendement !
Pour garantir la présence d’auxiliaires des cultures, certaines espèces ont été choisies pour leur attractivité spécifiques. Par exemple :
- Le souci attire le Miridae, une punaise ayant pour proies principales : les pucerons, thrips ou chenilles des cultures maraîchères.
- L’ortie attire les pucerons, ainsi que ses prédateurs : les Orius et les coccinelles. Ces pucerons ne s’attaquent pas aux cultures légumières, mais ils servent d’appât pour les auxiliaires que sont les Orius et les coccinelles, dont les populations pourront par la suite protéger les productions!
L’initiative est encore à déployer à grande échelle. Aujourd’hui en test chez 12 agriculteurs, une diffusion massive pourrait être envisagée à la parution des premiers résultats. Affaire à suivre !
Pour en savoir plus sur la mise en place et l’entretien de ces bandes fleuries, découvrez la version complète de la Fiche 91 : https://www.contratsolutions-agriculture-pollinisateurs.fr/initiative/developper-les-bandes-fleuries-et-les-plantes-de-service-en-maraichage
Pour découvrir d’autres outils et pratiques agricoles à mettre en œuvre afin de favoriser les pollinisateurs en milieu agricole, rendez-vous sur notre site : https://www.contratsolutions-agriculture-pollinisateurs.fr/