Niveau de réduction d’utilisation et/ou d’impact potentiel
Ce type de produit intervient dans la stratégie globale de protection intégrée avec les autres solutions (auxiliaires et méthodes alternatives).
Deux traitements à un intervalle d’une semaine permettent de remplacer un insecticide de synthèse.
Deux traitements sont nécessaires car les ravageurs non atteints ne sont pas impactés par le traitement (insecticide de contact). De plus il n’existe aucune rémanence avec ce produit, une fois séché le résidu laissé sur les parties traitées n’a aucune activité insecticide.
En production de tomates sous abri, en moyenne, 2 à 7 insecticides-acaricides sont effectués. Avec une bonne efficacité, et 20 applications par an autorisées, il participe à la stratégie globale de protection intégrée qui peut permettre de réduire de plus de 50 % l’utilisation des produits phytosanitaires.
Freins à lever et conditions de réussite
La régularité de l’efficacité de l’application est le principal frein. Les conditions de réussite résident principalement dans l’acquisition de la maîtrise technique du produit et des conditions optimales d’application (méthode d’application, volume, hygrométrie, chaleur, vitesse d’avancement et débit des buses…).
En effet, la mort des cibles est due aux propriétés adhésives de la maltodextrine, propriétés apparaissant uniquement en cas de séchage rapide. De plus, le produit doit non seulement entrer en contact avec ses cibles, mais doit également les recouvrir. Les deux principaux facteurs de réussite sont donc la vitesse de séchage et la qualité de l’application :
- Le séchage doit être terminé dans les quelques heures suivant le traitement (1 à 2h) ;
- Le volume d’application doit être élevé et atteindre la limite du ruissellement, et l’application doit permettre une excellente couverture des cibles, y compris sur les faces inférieures des feuilles. Pour suivre ce paramètre, il est utile d’utiliser des papiers hydrosensibles lors des premières applications, afin de vérifier si le matériel de traitement, les réglages et le volume d’application sont adaptés. Chaque papier hydrosensible doit être impacté sur au moins 90 % de sa surface.
La maltodextrine ne peut pas être utilisée lorsque les conditions favorables ne sont pas réunies. Par exemple, il n’est pas possible d’intervenir sur chou porte-graine, car cette culture nécessite des interventions au début du printemps, alors que les températures sont encore fraiches. Par ailleurs, la maltodextrine n’est pas utilisable en période de floraison, ce qui peut être problématique dans certains cas.
La solution à base de maltodextrine a fait l’objet d’une fiche CEPP en octobre 2018 (fiche action 2018-043).
Surcoût et/ou gain de la solution
Application classique d’un produit phytosanitaire (pas de surcoût lié à l’application). Ce type de produit permet le contrôle des foyers infectieux sans déstabilisation des stratégies de production biologique intégrée (possibilité de traitement localisé des foyers, réintroduction des auxiliaires après application dans un délai très court). Délai avant récolte d’un jour, intéressant pour s’inscrire dans une démarche zéro résidu.
Impact santé / organisation du travail / pénibilité
Organisation du travail/pénibilité : peut exiger un nombre de passages plus important, nécessité de passer aux heures chaudes pour accélérer le séchage pour une meilleure efficacité (pénibilité plus importante pour l’applicateur). Nécessité d’une plus grande vigilance quant à la qualité de la pulvérisation.
Santé : produit non classé, beaucoup moins dangereux que d’autres produits anti-aleurodes (généralement classés H351 : susceptible de provoquer le cancer, H410 : très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme, H304 : peut être mortel en cas d’ingestion et de pénétration dans les voies respiratoires).