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Vigne
Maladies
Fiche
86

Lutte contre le mildiou de la vigne à l’aide de phosphonates de biocontrôle

Réduction de l’IFT Fongicide de 1,5.
Economie de 20 à 25% de la dose de fongicides conventionnels.
Coût similaire à une solution conventionnelle.

La solution

Les phosphonates (phosphonate de potassium, disodium phosphonate) sont des substances naturelles d’origine minérale. Leur utilisation constitue une alternative particulièrement intéressante compte tenu de leur efficacité, liée d’une part à la double activité fongicide et de stimulation des défenses naturelles, mais aussi en raison d’une systémie ascendante observée.

Mode d’action :

Ils agissent directement sur le pathogène (effet fongicide principal) mais aussi indirectement comme potentialisateur en activant le système de défense de la plante qui réagira rapidement dès la première attaque.

La systémie ascendante observée permet principalement de protéger les organes néoformés entre deux apports. Il peut aussi permettre de disposer d’une meilleure résistance au lessivage.

Du fait de leur mode d’action multisite, ils sont peu sujets au risque d’apparition de résistance, ce qui en fait des solutions pérennes.

Application / Utilisation :

Les phosphonates de biocontrôle s’utilisent de façon préventive à tout événement contaminant. Leur utilisation compte dans l’IFT biocontrôle mais pas dans l’IFT général sur lequel porte les stratégies de réduction.

Il est conseiller de limiter les applications de préparations contenant des substances actives fongicides autorisées sur vigne à un total de 10 kg d'équivalent d'acide phosphoreux par hectare et par an 1.

Formulation, dose homologuée, nombre maximal d’applications, intervalle minimum entre applications, Délai Avant Récolte (DAR) et Délai de rentrée (DRE) 2 1 :

Utilisable en Agriculture Biologique (UAB) et Certificats d’Economie de Produits Phytosanitaires (CEPP) :

Les phosphonates sont inscrits sur la liste des produits de biocontrôle. Ils ne sont pas Utilisables en Agriculture Biologique, mais sont éligibles aux CEPP (fiche action n°2020-007 « Lutter contre les maladies fongiques au moyen d'un stimulateur de défense des plantes » 3).

La surface allouée à la vigne oscille autour de 800 000 hectares, soit environ 2,7 % de la Surface Agricole Utile (SAU) française. Avec près de 5 milliards de litres de vins produits, la France en est le premier producteur et exportateur mondial 4.

P. viticola n’est plus considéré comme un champignon mais est classé avec les algues brunes (microorganisme stramenopile chromiste). C’est un parasite obligatoire de la vigne. Il se développe sur les organes aériens herbacés et les rameaux non-aoûtés. Les principaux symptômes sur feuilles sont des taches translucides à huileuses qui jaunissent puis se nécrosent. Un duvet blanc se développe sur la face inférieure de ces taches 5. Le mildiou entraine à la fois des pertes de rendements par une réduction de la photosynthèse mais aussi des dégâts qualitatifs. En effet, il entraine une réduction de la teneur en sucre, en arômes et en gras et une augmentation de l’acidité 6. Divers facteurs abiotiques favorisent le développement du mildiou tels qu’une hygrométrie élevée, une période de pluie longue et une température comprise entre 11°C et 30°C 5.

La lutte préventive contre le mildiou de la vigne est très complexe. Un certain nombre de mesures prophylactiques permettent de réduire l’inoculum et les contaminations mais ne suffisent pas. Un raisonnement de la lutte chimique est possible grâce au suivi de la maturation des œufs d’hiver, à la lecture des Bulletins de Santé du Végétal (BSV), au développement des outils d’aide à la décision (OAD). Ces OAD reposent sur les modèles de prévision des risques épidémiques en viticulture, sur des réseaux de données météorologiques et sur des réseaux de parcelles témoins.

Même si des solutions prophylactiques et alternatives sont disponibles, la lutte chimique reste le moyen le plus important et le plus efficace contre le mildiou de la vigne. Lorsque la pression maladie est importante, il convient de réaliser un certain nombre de traitements pendant toute la croissance de la vigne, en fonction de la vitesse de croissance des rameaux et des feuilles, de la fréquence des pluies, de la température et de la pression parasitaire. Les fongicides conventionnels étant encore la part la plus importante de l’IFT sur vigne, il est aujourd’hui indispensable d’optimiser leur utilisation afin de réduire de manière conséquente leur usage. En parallèle, la diminution réglementaire des apports de cuivre rend la maîtrise du mildiou de plus en plus complexe.

Niveau de réduction d’utilisation et/ou d’impact potentiel

L’utilisation des phosphonates permet d’économiser en moyenne 20 à 25% de la dose de fongicides conventionnels, soit une réduction d’environ 1,5 IFT par an sur un parcours de protection standard.

En situation exceptionnelle de pression importante de la maladie, les phosphonates apportent un supplément de protection essentiel à l’utilisation des fongicides sans modulation de leur dose et donc sans réduction de l’IFT.

Surcoût et/ou gain de la solution

L’utilisation des phosphonates ne génère pas de surcoût comparativement aux références conventionnelles à efficacité similaire. Le coût d’une protection standard anti-mildiou varie entre 40 et 60 euros par ha. Celui d’une protection associant des phosphonates varie de 30 à 60 euros par ha 8.

Impact santé / organisation du travail / pénibilité

Santé : L’absence de classement des phosphonates est un critère d’importance vis-à-vis de la réduction de l’impact potentiel sur la santé des utilisateurs. De plus, leur utilisation permet de limiter les applications de produits présentant des phrases de risque, en particulier les produits CMR (Cancérogène, Mutagène et Reprotoxique).

Organisation du travail / pénibilité : Les faibles contraintes réglementaires facilitent le confort d’utilisation (DRE de 6 heures, DAR entre 14 et 42 jours). Il n’y a pas de différence en termes d’organisation du travail ni de pénibilité comparativement à l’utilisation des fongicides conventionnels.

La réalisation du mélange extemporané pour associer les phosphonates à un autre fongicide n’est plus perçue comme une contrainte aujourd’hui.

Freins à lever et conditions de réussite

La mise en œuvre des phosphonates nécessite une attention minutieuse quant à la qualité de la pulvérisation, le type de traitement (face par face) et les conditions d’application (climat). La réduction de la dose du produit conventionnel d’association doit être encadrée, sans compromis sur la réponse technique. Il est vivement conseillé de respecter les recommandations d’application préconisées par les conseillers et le metteur en marché du produit commercial utilisé.

Chaque année 750 000 à 780 000 ha de vigne (raisin de cuve et raisin de table) sont protégés contre le mildiou. Entre 2016 et 2019, la surface déployée est en moyenne de 6 millions d'hectares, considérant 6,8 passages par an. En 2019, l’utilisation des phosphonates de biocontrôle couvre 450 000 ha déployés soit un peu plus de 7% des surfaces concernées.

 

Indicateurs de déploiement

  • Ratio entre le nombre d’hectares protégés avec phosphonates et le nombre d’hectares totaux protégés (biocontrôle + conventionnel). Cet indicateur étant difficile à quantifier directement, il nécessite la mise en place de suivis réguliers auprès des producteurs et des acteurs de la filière, par exemple via des enquêtes annuelles sur les pratiques agricoles ou des études panel.
  • Ventes de phosphonates de potassium, toutes filières confondues (source BNV-D Traçabilité 7).
  • Nombre de CEPP obtenus.

Vigne.

Les produits commerciaux homologués contenant la solution sont disponibles sur le site Ephy de l’Anses :

Copper School : https://view.genially.com/65d34e41c87b1100149cc260

Fiches cellule RIT – centre de ressources cuivre :

 

Fiches GECO – EcophytoPIC :

 

Pour approfondir ce sujet, vous pouvez consulter les sites suivants :

  1. disodium phosphonate. Ephy (Anses) https://ephy.anses.fr/substance/disodium-phosphonate.
  2. phosphonates de potassium. Ephy (Anses) https://ephy.anses.fr/substance/potassium-phosphonates.
  3. Lutter contre des maladies fongiques au moyen d’un stimulateur de défense des plantes. Ecophytopic https://ecophytopic.fr/cepp/proteger/lutter-contre-des-maladies-fongiques-au-moyen-dun-stimulateur-de-defense-des-1.
  4. Infographie - La viticulture française. Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt https://agriculture.gouv.fr/infographie-la-viticulture-francaise.
  5. Plasmopara viticola. Ephytia https://ephytia.inra.fr/fr/C/6094/Vigne-Mildiou-Plasmopara-viticola.
  6. Mildiou – Maladie de la vigne. BASF https://www.agro.basf.fr/fr/cultures/vigne/maladies_de_la_vigne/mildiou_de_la_vigne/.
  7. BNV-D Traçabilité. https://ventes-produits-phytopharmaceutiques.eaufrance.fr/search?filetype=Ventes.
  8. Coût des fournitures en viticulture | évolutions techniques et réglementaires. https://www.coutdesfournitures.fr/.