La solution
Sur le marché français, deux types de solutions de biocontrôle sont disponibles pour la lutte contre Chilo suppressalis : la confusion sexuelle et un micro-organisme.
Mode d’action et risque de résistance :
La lutte par confusion sexuelle consiste à perturber l’accouplement des papillons ravageurs (lépidoptères). Des diffuseurs passifs contenant trois composants : (Z)-11-hexadecenal, (Z)-9- hexadecenal et (Z) -13-octadecenal, sont implantés chaque année avant le 1er vol de papillons et diffusent dans l’air la phéromone sexuelle spécifique du ravageur. Cela permet d’empêcher les mâles de localiser les femelles et il ne peut ainsi y avoir accouplement. Or c’est le stade larvaire du ravageur qui est préjudiciable à la culture.
L’enjeu de cette solution est tout autant d’éviter les dégâts sur le riz que de maitriser la population de la pyrale, afin d’en réduire la pression sur le long terme.
Le micro-organisme, Bacillus thuringiensis ssp. Kurstaki (souche SA-11) est perturbateur microbien des membranes de l’intestin moyen des insectes 1. Une bactérie spécifique des larves de lépidoptères synthétise des cristaux protéiques toxiques qui sont ingérés par les larves de parasites et cause la destruction des cellules de leurs parois intestinales. En quelques heures, les insectes ne s'alimentent plus. A terme, la prolifération des bactéries entraîne une infection générale, soit la mort du parasite.
Le Bt est actuellement peu utilisé sur la pyrale du riz. Certaines souches de Bt sont en revanche utilisées dans la lutte contre les moustiques sur des surfaces parfois importantes. A terme, des résistances de la pyrale du riz à Bt sont susceptibles d’apparaitre.
Application et efficacité :
L’application des diffuseurs est manuelle et ne nécessite pas de conditions climatiques particulières puisque la protection est de longue durée (150 jours) et efficace même en conditions météorologiques défavorables. Le nombre de diffuseurs nécessaire dépend de la surface à traiter, en considérant une dose moyenne de 10 diffuseurs/ha (pour la seconde génération). L’installation doit débuter autour de l’îlot à raison d’un diffuseur tous les 15 à 20 mètres et finir à l’intérieur de l’îlot au niveau des chemins et des lévadons (digues de terre entre 2 parcelles) à raison d’un diffuseur tous les 20 à 30 mètres.
Pour la protection à base de Bacillus thuringiensis, l’application est foliaire. L’efficacité du traitement dépend de la quantité de produit ingérée par les chenilles et de la qualité de pulvérisation. A noter qu’il est conseillé de stocker B. thuringiensis dans un local à une température n’excédant pas 20°C3.
Utilisable en Agriculture Biologique (UAB) et Certificats d'Economie de Produits Phytopharmaceutiques (CEPP) :
D’un point de vue réglementaire, ces deux solutions sont inscrites sur la liste des produits de biocontrôle.
Elles sont UAB et éligibles aux CEPP (fiches action n° 2022-109 « Lutter contre les lépidoptères ravageurs de la culture du riz au moyen de diffuseurs de phéromones pour la confusion sexuelle » 4 et n° 2018-034 « Lutter contre les chenilles phytophages au moyen d’un produit de biocontrôle contenant du Bacillus thuringiensis » 5).

